«J'ai décidé de boycotter la scène algérienne pour de multiples raisons» est la phrase avec la quelle a entamé Karim Abranis, légende du Rock Kabyle, son coup de gueule hier soir, par le biais d'un communiqué adressé au public et aux médias.
En effet, dans un communiqué, sous forme d'un véritable coup de gueule, qu'a rendu Karim Abranis, star du Rock Kabyle, ce dernier a exprimé tous les maux qui l’incommodent, et déclare vouloir boycotter « la scène algérienne pour de multiples raisons ». Il remet en cause, notamment, le pouvoir, les médias et l’administration pour avoir découragé l’artiste dans son pays.
Dans cette optique, le premier vecteur du rock kabyle en Afrique pendant les années, dites d’or, vient de défaire les nœuds de la situation d’un pays qui peine à promouvoir sa véritable culture, estimant qu’il préfère vaquer cette scène que le pouvoir à prit d’assaut et la manie comme bon lui semble. Il culpabilise pouvoir et médias de vouloir décourager les artistes dans leur fonction de missionnaires de la culture. « Le système politique monopolise et contrôle l’activité culturelle, et les multimédias (presses, radios, télés,) sont aussi sous contrôle du pouvoir politique Ils n'assurent pas la promotion des événements culturels non sponsorisé par l’État » insinue-t-il sur le communiqué, et reproche également à ces médias d’avoir censuré le groupe et de n’avoir pas pu accompagner l’artiste objectivement. La star du rock kabyle s’intrigue pourquoi les journalistes n’ont jamais nient que « le groupe Abranis est le plus ancien et le 1e groupe professionnel de Rock Music, à l’échelle de l’Afrique » et continue par prétendre que ces mêmes journalistes sont « curieusement » « Trop Complexés ou timides ! ».
Retraçant les maux dont souffre la sphère culturelle, à l’exemple « de l'absence de salles de spectacles dignes de ce nom » et « l'incompétence, la médiocrité, l'amateurisme, les mensonges, les retards, les délais de payement élastiques et indéfinis » et défend l’artiste à l’insu des cocontractants, quant au refus de ces derniers de signer des contrats à l’avance pour un artiste, juste par peur d’être poursuivi en justice, et évoque ainsi la problématique des droits des auteurs qui sont niés, malgré la promesse de l’administration de vouloir appliquer une loi défendant les droits de ceux-ci. « Cette réalité décourage nos artistes. Une telle structure serait capable d’exporter cette source de richesse culturelle, pour le pays, comme le font toutes les autres Nations » commente-t-il. Sans pour autant nier la volonté des associations à but non lucratifs de s’organiser et d’avoir essayé d’accoter ces artistes pour ancrer la culture. « Les concerts, les galas, sont pour le système réservés pour le mois du ramadan. Seules les associations à but non lucratif essayent de bricoler des rencontres artistiques sans soutiens, ni moyens ! » soutient-il.
Pour finir, il termine son indignation, qui révèle des vérités générales mais cachées depuis des lustres, toutefois, par rendre hommage « aux musiciens, pour leurs patiences » ainsi qu'« au merveilleux public algérien, enthousiaste et connaisseur » et s’excuse auprès de ses fans qui sont contrariés de voir cette légende finir par tomber cette surprise, et tire des résolutions qui poussent à réfléchir. « Pour les concerts : c’est NON, pour les interviews presse écrite 10 000da/h, pour les émissions Radios : 30 000 da/h et pour les télés : 50 000da/h » et invite tous les musiciens à suivre cette démarche supposant que « ce sont les médias qui ont besoin d’artistes et non le contraire, comme cela fonctionne actuellement ».