Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb a affirmé samedi à Alger que des négociations étaient en cours au sujet d'un projet algéro-chinois de montage de véhicules et camions appelant les marques chinoises à développer les activités de sous-traitance et l'industrie de la pièce de rechange en Algérie."Il y a des firmes chinoises qui désirent se lancer dans le montage de véhicules et camions en Algérie", a indiqué le ministre lors d'une conférence de presse animée conjointement avec le Président du Conseil pour la promotion de la coopération Sud-Sud de la République populaire de Chine, Lyu Xinhua en marge du forum économique algéro-chinois.
"Un partenaire chinois connu négocie actuellement avec des entreprises algériennes un projet algéro-chinois de montage de véhicules qui sera lancé prochainement", a ajouté M. Bouchouareb qui a invité les Chinois à investir dans le développement des activités de sous-traitance et l'industrie de la pièce de rechange automobile.
Les autorités algériennes sont prêtes à soutenir les investisseurs chinois pour la concrétisation de leurs projets, a fait savoir le ministre insistant sur le fait que les "relations économiques et les perspectives d'investissement qui se dessinent progressivement entre les deux pays ne devraient pas se limiter à la réalisation d'une usine de montage de véhicules", a-t-il dit.
Il a rappelé, dans ce sens, les projets et opportunités d'investissement "très importants" dans plusieurs domaines où l'expérience chinoise est indispensable pour l'Algérie.
M. Bouchouareb a appelé le partenaire chinois à participer à l'exploitation du gisement de fer de Gara Djebilet (Tindouf) qui "exige une expérience, une technologie de pointe et des ressources financières considérables, des éléments assurés par les entreprises chinoises".
Revenant sur l'établissement d'un partenariat stratégique entre les deux pays, le ministre a souligné que la "nouvelle vision du +partenariat bilatérale+ et la volonté sincère contribueront à la réalisation de ces projets sur le terrain".
D'une réserve de 2 milliards de tonnes de fer, le gisement de Gara Djebilet constitue le "pilier de notre économie future", dira Bouchouareb qui citera également les gisement de phosphate qui pourraient faire de l'Algérie et la Chine des pionniers dans la production d'engrais dans le bassin méditerranéen.
Il a, en outre, appelé les opérateurs chinois à participer à la réalisation du projet du nouveau port commercial du centre (entre les villes de Cherchell et Ténès) qui assurera aux deux pays une ouverture sur les marchés africains d'abord puis ceux de la Méditerranée, le sud de l'Europe et les pays arabes.
Le projet dont les travaux seront lancés en 2016 est d'un montant de 200 milliards DA et sera réalisé, par tranches, par des entreprises nationales publiques et privées en partenariat avec des entreprises étrangères.
A la tête d'une importante délégation d'hommes d'affaires chinois, M. Lyu Xinhua a indiqué, pour sa part, que la Chine était prête à financer les projets de production que l'Algérie compte lancer rappelant que son pays disposait de réserves de changes estimées à environ 4 trillions dollars qui lui permette de financer de nombreux projets dans les pays en voie de développement et prioritairement l'Algérie.
Selon le responsable chinois, son pays encourage les entreprises chinoises à aller vers les marchés extérieurs notamment en Afrique.
L'ambassadeur chinois à Alger, Yang Yuanggu a indiqué qu'en plus de l'engagement des deux pays à développer un partenariat macro-économique, la Chine est prête à élargir ce partenariat à d'autres secteurs non conventionnels tels les zones industrielles et la coopération dans le domaine financier et monétaire.
"La Chine croira toujours en l'avenir de l'Algérie et son partenariat avec son pays", a souligné le diplomate chinois.
De son côté, le président du Forum des Chefs d'Entreprises (FCE), Ali Haddad a invité la délégation chinoise à investir dans les technologies de valeur ajoutée au lieu de confiner le partenariat dans des projets d'infrastructures seulement.
Il a ainsi appelé à la nécessité de passer de relations commerciales à des relations basées sur l'investissement productif en Algérie.
La Chine est le premier fournisseur de l'Algérie depuis 2013 avec des échanges commerciaux entre les deux pays estimés à 10 milliards dollars en 2014 contre 6,9 milliards dollars en 2011.
Les importations de l'Algérie provenant de Chine s'élèvent à 8,2 milliards dollars en 2014 tandis que les exportations ont été estimées à 1,8 milliards dollars (10e client de l'Algérie), selon les chiffres des Douanes.
Selon le président du FCE, le nombre d'entreprises chinoises activant en Algérie a augmenté de plus de 25% ces trois dernières années totalisant 793 firmes en 2014.
Au terme du forum économique algéro-chinois, des rencontres bilatérales ont eu lieu entre des entreprises chinoises activant dans plusieurs secteurs et leurs homologues algériennes.
Le Président du Conseil pour la promotion de la coopération Sud-Sud de la République populaire de Chine a eu des entretiens avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune et le ministre du Commerce, Bekhti Belaib.