Yacef Saadi et Zohra Drif, deux Moudjahids de la grande bataille d'Alger et sénateurs écartés du tier présidentiel du sénat algérien après leur «rebellion», payent le prix de leur positions, vues comme ingrates envers le Chef de l'Etat qui les a désigné.
Yacef Saadi, chef militaire de la zone autonome d'Alger, s'est opposé au quatrième mandat du président en place depuis 1999, cependant, Zohra Drif a signé la fameuse lettre de demande d'audience 19-4.
Les médias connus comme proches du pouvoir ne cessent de révéler des documents présentés comme de l'archive française déclassifié de la période coloniale, où on épingle les deux anciens combattant de l'ALN comme traîtres de la révolution et indicateurs contre leurs propre compagnons, à l'image d'Ali La pointe et Hassiba BenBouali.
Dans un article intitulé,«Quand Yacef Saadi montra aux paras la cache de Ali la pointe et Hassiba Benbouali» d'un journal électronique réputé comme agence de presse parallèle, l'ancienne figure emblématique de la bataille d'Alger est présenté comme un indicateur et facilitateur des paras et la personne qui a conduit ces derniers à la cachette de Ali la pointe et Hassiba Ben Bouali, un article que nous reproduisons ci-dessous :
« Yacef Saadi et Zohra Drif arrêtés le 24 septembre 1957, se mettent à table, pas même bousculés, dès leur première audition. Ils vont donner les caches de Ali-la-Pointe, « un dingue de la gâchette » dit Yacef Saadi.
Dans les milieux musulmans, où la nouvelle s’est répandue en quelques heures, « il semble que se manifeste comme une gêne », écrit le correspondant particulier du Monde. On se montre déçu de la faible résistance opposée par Yacef Saadi.
On établit même un parallèle entre sa reddition et le combat qu’ont livré, avant de mourir, ses deux adjoints Mourad et Ramel.
Yacef Saadi, dont l’imagination d’un grand nombre faisait un être insaisissable, est mis, le lendemain de sa capture, dans la villa mauresque d’El Biar, P.C. du régiment étranger parachutiste, en présence des membres de la presse autorisés à le photographier, ainsi que Zohra Drif. »
8 octobre 1957 :
« Au cours d’une opération dans la casbah d’Alger une très violente explosion détruit deux immeubles et fait 5 morts. Les paras, sur indication de Yacef Saadi ont découvert la cache d’Ali la pointe. Ali refusant de se rendre, pour l’ouvrir, ils posent une charge de plastic, qui fait exploser tout le stock d’Ali la pointe. Il y a quatre morts, un terroriste, une jeune poseuse de bombe, Ali la pointe, proxénète reconverti dans la pose de bombes et le neveu de Yacef Saadi, Omar. Ali la Pointe fut un ami très intime de germaine Tillon.
D’après des sources ultérieures, en fait l’explosion fit 20 morts, de nombreux immeubles environnant dont les habitant avaient regagné leur domicile s’étant écroulé sous le choc de l’explosion..
Le capitaine Bonnel, ancien du premier REP raconte : « Nous avions dans ma compagnie un officier de police adjoint, S. Pied-noir d’Alger, c’est un ami d’enfance de Yacef Saadi, avec qui il a joué au football, dans le même club, en d’autres temps. Même avant l’arrestation de Yacef, il lui arrivait de rendre visite à la mère de ce dernier. Le 7 octobre, donc, deux semaines après la capture de Yacef, S … obtient l’autorisation de conduire la mère auprès du fils. Que s’est-il passé pendant cette entrevue? S … n’a jamais donné beaucoup de détails. Toujours est-il que Yacef Saadi lui indique la seule cache inviolée de la Casbah, disant qu’Ali la Pointe n’a pu se réfugier qu’à cette adresse-là, 5, rue des Abdérames. En revanche, il demande la vie sauve pour Ali, et surtout, pour son neveu, Omar. La rue des Abdérames est en haute Casbah.
Le soir même, l’opération est menée, de façon classique. Quartier cerné, îlot contenant la cache investi par la 2e compagnie de combat. On fait évacuer la population des maisons comprises dans l’îlot. Il est minuit. Nous menons toujours nos opérations après l’heure du couvre-feu. Revêtu d’une djellaba dont le capuchon lui recouvre en partie le visage, Yacef Saadi est mené, en grand secret, 5, rue des Abdérames. Il entre dans la maison vidée de ses habitants, se dirige au premier étage, nous fait déplacer un divan et nous montre, sur le mur, la trace de l’entrée de la cache, un rectangle d’environ 40 cm sur 50. En réalité, il ne fait que confirmer, par les gestes, ce qu’il a déjà dit à S … Nous le gardons à proximité pour qu’il nous serve éventuellement d’intermédiaire, dans nos conversations avec Ali. Le régiment est, à cette époque, sous les ordres du commandant Guiraud, adjoint du colonel Jeanpierre, blessé lors de l’arrestation de Yacef, le 24 septembre. Ali la Pointe a la réputation, réputation qui nous a été d’ailleurs confirmée par les interrogatoires de Yacef, d’être courageux et même féroce comme un fauve. Il possède, dans sa cache, de l’armement et quatre bombes. Que va-t-il faire? nous essayons d’abord de parlementer avec lui. Nous frappons à la porte de la cache et nous lui parlons à l’aide d’un mégaphone:
– Rends-toi, Ali, c’est fini, Yacef est ici, nous te promettons la vie sauve.
A son tour, Yacef lui répète en gros ce que nous venons de dire. Mais c’est le silence complet. Silence qu’explique peut-être l’épaisseur du mur de la cache. Nous répétons notre appel à plusieurs reprises. Craignant une réaction désespérée d’Ali, nous faisons évacuer le bâtiment par tous les légionnaires qui ne sont pas absolument utiles. Ne restent dans la maison que les officiers de renseignements nous sommes deux – et le capitaine commandant la 2e compagnie de combat. Après plusieurs tentatives de prise de contact avec Ali la Pointe, il nous faut prendre une décision. Maintenant, le bouclage de l’îlot s’est desserré, seule la maison du 5, rue des Abdérames est tenue solidement. Il est fort probable que les populations évacuées en ont profité pour réintégrer leurs maisons en douce. Dans les maisons de cet îlot, il y a celle de Yacef Saadi, celle d’Amar Ouzegane.
Parmi les officiers participant à l’opération, deux tendances:
1) Faire sauter la cache, solution qui évite d’exposer la vie de légionnaires pour un assassin qui, pris vivant, a toutes les chances, comme Yacef Saadi, de sauver sa tête. On ne pourra jamais parlementer avec Ali la Pointe;
2) Essayer de forcer l’entrée de la cache à la pioche. C’est un risque énorme, chacun se rappelant, d’ailleurs, la défense de Mourad et Kamel, responsables F.L.N., cernés dans la Casbah, impasse Saint-Vincent-de-Paul, le 27 août, et qui n’avaient pas hésité une seconde, se sentant pris au piège, à abattre un adjudant et un caporal-chef de la compagnie du 9e zouaves cantonnée dans la Casbah, avant d’user des bombes dont ils disposaient contre le 3e R.P.C., qui cernait leur cache. Pour nous, de grosses pertes sont possibles, en dépit du rapport des forces, compte tenu de l’entrée de la cache d’Ali.
Finalement, le commandant Guiraud décide de prendre une demi-mesure qui consiste à faire sauter la paroi qui obstrue cette entrée avec une ou deux mines ruches. Celles-ci perceront la cloison sans faire exploser les bombes, et les occupants de la cache ont une chance de n’être que choqués par l’explosion. Un élément du génie est alors appelé. Heure H : 5 heures. Un groupe de sapeurs vient se mettre à la disposition du capitaine commandant la 2e compagnie de combat. (…) L’explosion est d’une violence inouie. (…) A moins qu’Ali la Pointe n’ait possedé d’autres explosifs qu’il ne nous avait pas signalé à travers sa correspondance avec Safi. C’est en tout cas cette version que je vais porter au P.C. du corps d’armée d’Alger, et que l’officier de presse donnera aux journalistes. »
« Yacef Saadi et Zohra Drif arrêtés le 24 septembre 1957, se mettent à table, pas même bousculés, dès leur première audition. Ils vont donner les caches de Ali-la-Pointe, « un dingue de la gâchette » dit Yacef Saadi.
Dans les milieux musulmans, où la nouvelle s’est répandue en quelques heures, « il semble que se manifeste comme une gêne », écrit le correspondant particulier du Monde. On se montre déçu de la faible résistance opposée par Yacef Saadi.
On établit même un parallèle entre sa reddition et le combat qu’ont livré, avant de mourir, ses deux adjoints Mourad et Ramel.
Yacef Saadi, dont l’imagination d’un grand nombre faisait un être insaisissable, est mis, le lendemain de sa capture, dans la villa mauresque d’El Biar, P.C. du régiment étranger parachutiste, en présence des membres de la presse autorisés à le photographier, ainsi que Zohra Drif. »
8 octobre 1957 :
« Au cours d’une opération dans la casbah d’Alger une très violente explosion détruit deux immeubles et fait 5 morts. Les paras, sur indication de Yacef Saadi ont découvert la cache d’Ali la pointe. Ali refusant de se rendre, pour l’ouvrir, ils posent une charge de plastic, qui fait exploser tout le stock d’Ali la pointe. Il y a quatre morts, un terroriste, une jeune poseuse de bombe, Ali la pointe, proxénète reconverti dans la pose de bombes et le neveu de Yacef Saadi, Omar. Ali la Pointe fut un ami très intime de germaine Tillon.
D’après des sources ultérieures, en fait l’explosion fit 20 morts, de nombreux immeubles environnant dont les habitant avaient regagné leur domicile s’étant écroulé sous le choc de l’explosion..
Le capitaine Bonnel, ancien du premier REP raconte : « Nous avions dans ma compagnie un officier de police adjoint, S. Pied-noir d’Alger, c’est un ami d’enfance de Yacef Saadi, avec qui il a joué au football, dans le même club, en d’autres temps. Même avant l’arrestation de Yacef, il lui arrivait de rendre visite à la mère de ce dernier. Le 7 octobre, donc, deux semaines après la capture de Yacef, S … obtient l’autorisation de conduire la mère auprès du fils. Que s’est-il passé pendant cette entrevue? S … n’a jamais donné beaucoup de détails. Toujours est-il que Yacef Saadi lui indique la seule cache inviolée de la Casbah, disant qu’Ali la Pointe n’a pu se réfugier qu’à cette adresse-là, 5, rue des Abdérames. En revanche, il demande la vie sauve pour Ali, et surtout, pour son neveu, Omar. La rue des Abdérames est en haute Casbah.
Le soir même, l’opération est menée, de façon classique. Quartier cerné, îlot contenant la cache investi par la 2e compagnie de combat. On fait évacuer la population des maisons comprises dans l’îlot. Il est minuit. Nous menons toujours nos opérations après l’heure du couvre-feu. Revêtu d’une djellaba dont le capuchon lui recouvre en partie le visage, Yacef Saadi est mené, en grand secret, 5, rue des Abdérames. Il entre dans la maison vidée de ses habitants, se dirige au premier étage, nous fait déplacer un divan et nous montre, sur le mur, la trace de l’entrée de la cache, un rectangle d’environ 40 cm sur 50. En réalité, il ne fait que confirmer, par les gestes, ce qu’il a déjà dit à S … Nous le gardons à proximité pour qu’il nous serve éventuellement d’intermédiaire, dans nos conversations avec Ali. Le régiment est, à cette époque, sous les ordres du commandant Guiraud, adjoint du colonel Jeanpierre, blessé lors de l’arrestation de Yacef, le 24 septembre. Ali la Pointe a la réputation, réputation qui nous a été d’ailleurs confirmée par les interrogatoires de Yacef, d’être courageux et même féroce comme un fauve. Il possède, dans sa cache, de l’armement et quatre bombes. Que va-t-il faire? nous essayons d’abord de parlementer avec lui. Nous frappons à la porte de la cache et nous lui parlons à l’aide d’un mégaphone:
– Rends-toi, Ali, c’est fini, Yacef est ici, nous te promettons la vie sauve.
A son tour, Yacef lui répète en gros ce que nous venons de dire. Mais c’est le silence complet. Silence qu’explique peut-être l’épaisseur du mur de la cache. Nous répétons notre appel à plusieurs reprises. Craignant une réaction désespérée d’Ali, nous faisons évacuer le bâtiment par tous les légionnaires qui ne sont pas absolument utiles. Ne restent dans la maison que les officiers de renseignements nous sommes deux – et le capitaine commandant la 2e compagnie de combat. Après plusieurs tentatives de prise de contact avec Ali la Pointe, il nous faut prendre une décision. Maintenant, le bouclage de l’îlot s’est desserré, seule la maison du 5, rue des Abdérames est tenue solidement. Il est fort probable que les populations évacuées en ont profité pour réintégrer leurs maisons en douce. Dans les maisons de cet îlot, il y a celle de Yacef Saadi, celle d’Amar Ouzegane.
Parmi les officiers participant à l’opération, deux tendances:
1) Faire sauter la cache, solution qui évite d’exposer la vie de légionnaires pour un assassin qui, pris vivant, a toutes les chances, comme Yacef Saadi, de sauver sa tête. On ne pourra jamais parlementer avec Ali la Pointe;
2) Essayer de forcer l’entrée de la cache à la pioche. C’est un risque énorme, chacun se rappelant, d’ailleurs, la défense de Mourad et Kamel, responsables F.L.N., cernés dans la Casbah, impasse Saint-Vincent-de-Paul, le 27 août, et qui n’avaient pas hésité une seconde, se sentant pris au piège, à abattre un adjudant et un caporal-chef de la compagnie du 9e zouaves cantonnée dans la Casbah, avant d’user des bombes dont ils disposaient contre le 3e R.P.C., qui cernait leur cache. Pour nous, de grosses pertes sont possibles, en dépit du rapport des forces, compte tenu de l’entrée de la cache d’Ali.
Finalement, le commandant Guiraud décide de prendre une demi-mesure qui consiste à faire sauter la paroi qui obstrue cette entrée avec une ou deux mines ruches. Celles-ci perceront la cloison sans faire exploser les bombes, et les occupants de la cache ont une chance de n’être que choqués par l’explosion. Un élément du génie est alors appelé. Heure H : 5 heures. Un groupe de sapeurs vient se mettre à la disposition du capitaine commandant la 2e compagnie de combat. (…) L’explosion est d’une violence inouie. (…) A moins qu’Ali la Pointe n’ait possedé d’autres explosifs qu’il ne nous avait pas signalé à travers sa correspondance avec Safi. C’est en tout cas cette version que je vais porter au P.C. du corps d’armée d’Alger, et que l’officier de presse donnera aux journalistes. »