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Les islamistes dénoncent une provocation : La Une du numéro spécial de Charlie Hebdo «un an après» dévoilée

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Khaled.B avec AFP

L’équipe du journal satirique, Charlie Hebdo, a dévoilé la une du numéro spécial prévu pour le 6 janvier 2016 un an après les attentats de janvier. Tiré à un million d’exemplaires, la rédaction a choisi de mettre en une un dessin de Riss, actuel directeur de l’hebdomadaire.

Après avoir représenté le prophète de l'islam larmoyant, expliquant que « tout était pardonné » à l’occasion du « numéro des survivants », les caricaturistes ont choisi de dessiner un dieu monothéiste à longue barbe, les habits tachés de sang et une kalachnikov en bandoulière, avec le sous-titre : « 1 an après, l’assassin court toujours ».

Cette nouvelle Une provoque l'indignation des islamistes qui déplorent une autre provocation envers leurs sentiment religieux, en représentant un dieu.


Le dessinateur Riss, patron du journal, grièvement blessé le 7 janvier, y signe un éditorial rageur pour défendre la laïcité et dénoncer les « fanatiques abrutis par le Coran » et « culs-bénits venus d'autres religions » qui avaient souhaité la mort du journal pour « oser rire du religieux ». « Les convictions des athées et des laïcs peuvent déplacer encore plus de montagnes que la foi des croyants », dit-il.
« Un mois avant le 7 janvier, je demandais à Charb si sa protection avait encore un sens. Les histoires de caricatures, tout ça, c'était du passé (...) Mais un croyant, surtout fanatique, n'oublie jamais l'affront fait à sa foi, car il a derrière lui et devant lui l'éternité (...) C'est l'éternité qui nous est tombée dessus ce mercredi 7 janvier ».

« Ce matin-là, après le bruit assourdissant d'une soixantaine de coups de feu tirés en trois minutes dans la salle de rédaction, un immense silence envahit la pièce », raconte-t-il. « J'espérais entendre des plaintes, des gémissements. Mais non, pas un son. Ce silence me fit comprendre qu'ils étaient morts ».


« Comment faire le journal après tout ça ? C'est tout ce qu'on a vécu depuis vingt-trois ans qui nous en donne la rage », affirme-t-il. « Ce ne sont pas deux petits cons encagoulés qui vont foutre en l'air le travail de nos vies ». « Ce n'est pas eux qui verront crever Charlie. C'est Charlie qui les verra crever »


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