El WATAN
L'économiste Boualem Aliouat considère que ces instances peuvent, à condition que les autorités algériennes le souhaitent réellement, aider l’Algérie à devenir un pays innovant.L’économiste algérien Boualem Aliouat, professeur à l’université de Nice Antipolis et auteur de nombreuses publications, vient d'être officiellement nommé président du comité scientifique international pour l’Afrique et membre du conseil d’administration du Réseau des universités des sciences et technologies de l'Afrique (Rusta), qui rassemble 16 universités du continent. Ces deux instances sont d’une grande importance pour le destin scientifique et technologique de l’Afrique, car ce sont elles qui seront désormais chargées de donner leur aval pour toute stratégie de développement et pour de nouvelles formations que souhaiteraient mettre en œuvre les dirigeants de ces universités.
Interrogé à son retour d’Abidjan (Côte d’Ivoire) où s’est déroulée la cérémonie d’investiture, le professeur Boualem Aliouat nous a déclaré être honoré par l’immense responsabilité que vient de lui confier le Rusta pour développer des collaborations internationales, notamment dans le sens Sud-Sud, où à l’évidence il reste beaucoup à faire en matière de développement scientifique et technologique. Notre interlocuteur demeure convaincu que l’Algérie, au même titre que ses voisins, a vocation à renouer substantiellement avec son destin africain si longtemps délaissé et qu’à ce titre, il s’emploiera énergiquement pour que le volet de la coopération à sensibilité africaine bénéficie d’une attention particulière de la part du comité de pilotage qu’il préside.
L’Algérie, nous a-t-il déclaré, aurait tout à gagner à redéfinir son projet d’émergence économique dans une perspective africaine, car, ajoute-t-il, l’Afrique est appelée à changer radicalement dans les toutes prochaines années, sous l’impulsion de l’Asie, des Etats-Unis et de l’Europe qui ont déjà mis en évidence leurs perspectives de pénétration compétitive en direction de ce continent qui commence, du reste, à réaliser des taux de croissance intéressants. Les projets académiques et scientifiques que le Rusta et le comité scientifique impulseront avec le consentement des universités concernées, les incubateurs et les organisations patronales seraient d’excellentes opportunités d’entrée dans ces cercles fermés et très sélectifs, tient-il enfin à ajouter.
Interrogé sur l’intérêt que l’Algérie en général et les universités locales pourraient tirer des actions du Rusta et du comité scientifique international pour l’Afrique, Boualem Aliouat considère que ces instances peuvent, à condition que les autorités algériennes le souhaitent réellement, aider l’Algérie à devenir un pays innovant. Il souligne, non sans conviction, que «la volonté des pouvoirs publics de mettre sur pied de nouveaux 'business models' trouvera un solide appui en ces deux institutions qui pourraient aider l’Algérie, ses entreprises et ses institutions, notamment universitaires, à sortir du système de rente qui les a dévoyées et concevoir un nouveau modèle de gouvernance économique mieux adapté».
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