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Le cours du Brent, le pétrole échangé à Londres, a atteint lundi de nouveaux plus bas en plus de six ans et demi, après que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé vendredi à Vienne de laisser inchangé son niveau actuel de production.Vers 14h05 GMT (15h05 à Alger), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 41,77 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, soit son niveau le plus faible depuis le 12 mars 2009, alors que le cartel, qui pompe plus du tiers du brut mondial, s'est abstenu lors de sa réunion semestrielle de baisser sa production afin de réduire les excédents pesant sur le marché.
Le cours du Brent, qui évoluait à la baisse depuis le début de la séance, a franchi à la baisse vers 13H40 GMT le seuil de 42,23 dollars le baril, soit son précédent plus bas atteint le 24 août. Le pétrole "reste fondamentalement orienté à la baisse et les indications persistantes selon lesquelles l'Opep souhaite laisser ses niveaux de production inchangés malgré une surabondance d'offre continue, dans l'espoir de regagner des parts de marché, vont rendre les prix vulnérables à de nouvelles pertes", relevait Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.
En dépit de la chute des prix du pétrole, qui ont perdu plus de 60% de leur valeur depuis la mi-2014, l'Opep a décidé vendredi à Vienne de maintenir sa production à ses niveaux actuels, estimant qu'une réduction de celle-ci n'aurait pas beaucoup d'effet sur le marché.
La production des pays de l'Opep, qui pompent plus d'un tiers du pétrole mondial, se situe actuellement aux alentours de 32 millions de barils par jour (mbj), selon différentes études, soit au-delà de son objectif théorique de 30 mbj qui avait été maintenu inchangé lors de la précédente réunion du cartel en juin.
Les analystes de Commerzbank ont noté que le marché avait été négativement surpris par le fait que l'Opep ait finalement échoué à se mettre d'accord sur un objectif officiel de production et ait simplement convenu que les États membres devaient étroitement surveiller les tendances du marché. "C'est pourquoi nous ne sommes guère étonnés de la récente chute des prix du pétrole malgré l'affaiblissement du dollar", ont-ils souligné.
De même, Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB, observait que la décision de l'Opep de ne pas intervenir pour enrayer la chute des cours du brut revenait à laisser le marché se rééquilibrer seul via le mécanisme des prix.
"Si l'Opep n'a pas l'intention de rééquilibrer le marché, alors les prix doivent contraindre l'offre et stimuler la demande. Les réserves de pétrole vont continuer à augmenter jusqu'à ce qu'un équilibre soit atteint", a prédit M. Schieldrop.