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Canada : Ottawa cherche des travailleurs francophones

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Ottawa remet en place, à compter d'aujourd'hui, un programme qui simplifie le processus d'embauche de travailleurs étrangers francophones hors Québec. Il avait été aboli par les conservateurs il y a deux ans.


Par radio-canada.ca



L'arrêt, en 2014, du programme Avantage significatif francophone avait d'ailleurs suscité de très vives critiques des communautés francophones en milieu minoritaire.

La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) avait parlé d'un recul majeur, soulignant que les cibles en matière d'immigration francophone étaient encore loin d'être atteintes.

Ottawa souhaite que les nouveaux arrivants d'expression française représentent 4,4 % de tous les immigrants économiques qui s'établissent à l'extérieur du Québec. Or, à l'heure actuelle, ce taux oscille plutôt autour de 2 %.


En vigueur dès aujourd'hui


Le programme, qui s'appelle dorénavant Mobilité francophone, s'adresse aux travailleurs étrangers qualifiés qui parlent français et qui sont intéressés à travailler à l'extérieur du Québec.

Les employeurs qui veulent les embaucher n'ont plus à prouver qu'il n'y a pas de Canadien disponible et qualifié pour occuper le poste convoité.


Mobilité francophone : comment ça fonctionne?



  • Les employeurs canadiens font la demande, et non les travailleurs étrangers.
  • Les employeurs canadiens doivent préciser le nom du travailleur qu'ils comptent embaucher.
  • Le travailleur étranger obtient ensuite un statut de travailleur temporaire.
  • La durée du permis de travail est variable, en fonction de la durée du contrat
  • Si un travailleur étranger habite déjà au Canada, il est aussi éligible au programme.
  • Éventuellement, les travailleurs sélectionnés pour le nouveau programme pourraient faire une demande de résidence permanente.


D'ailleurs, contrairement à ce qu'on observait avec l'ancien programme, leur expérience de travail au Canada leur donnera plus de points s'ils veulent devenir résidents permanents.

C'est un programme qui vise à encourager les travailleurs francophones à rester ici et à habiter ici comme résidents permanents et peut-être comme citoyens.

Arif Virani, député de Parkdale-High Park, secrétaire parlementaire en matière d'Immigration

Une demande forte pour des travailleurs bilingues


Plusieurs employeurs voient d'un bon oeil le retour de ce programme fédéral.

Trouver des gens qualifiés qui parlent français et anglais en milieu minoritaire est souvent un défi, explique George Stratakos, qui recrute des travailleurs bilingues.

Dans certaines communautés francophones, comme dans le nord de l'Ontario, la demande pour des francophones est très forte mais, souvent, presque tous les travailleurs bilingues qualifiés ont déjà un emploi.
George Stratakos, consultant en recrutement, Drake International

L'organisme francophone La Passerelle, à Toronto, a dû laisser aller un de ses employés quand le programme a été aboli en 2014.

L'employé était un travailleur temporaire et l'organisme n'avait pas les moyens de faire l'étude d'impact sur le marché du travail, exigée alors par le gouvernement, pour prouver qu'il n'y avait aucun Canadien qualifié pour le poste.

Comme nous, beaucoup d'employeurs se sont dit : ''On ne va pas passer par l'impact sur le marché du travail, c'est très complexe, c'est très difficile et ça nous coûte très cher''.
Léonie Tchatat, présidente fondatrice de La Passerelle-IDE

Une situation aberrante, selon la présidente de La Passerelle, Léonie Tchatat, alors que le gouvernement fédéral cherchait justement à augmenter le nombre d'immigrants francophones.

Le député libéral Arif Virani n'a pas précisé le nombre de travailleurs étrangers qu'Ottawa espère recruter grâce au programme Mobilité francophone. Il ajoute toutefois que le retour du programme devrait aider à atteindre la cible de 4,4 % d'ici 2023.

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