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VIDEO. Horreur à Madaya en Syrie : Des enfants assiégés meurent de faim

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Les vidéos publiées sur les réseaux sociaux ont interpellé l'opinion internationale sur le sort des 42.000 habitants de Madaya, coupée du monde par l'armée de Bachar al-Assad et privée de nourriture, de médicaments et d'électricité.


Depuis quelques jours, les grands yeux d'un bébé affamé hantent les réseaux sociaux. Des habitants de Madaya, située entre la capitale Damas et la frontière libanaise, ont filmé leur quotidien pour attirer l'attention sur leur sort épouvantable. Un médecin, notamment, a filmé des patients décharnés, privés de nourriture depuis des jours. Dans une vidéo publiée par des activistes de la région, une mère explique nourrir sa petite fille de 16 mois d'eau additionnée de confiture.


23 personnes mortes de faim


Selon Médecins sans frontières (MSF), 23 personnes sont mortes de faim à Madaya entre le 1er décembre et le 8 janvier. Six des victimes sont des bébés de moins d'un mois. Cinq étaient âgées de plus de 60 ans.

Par ailleurs, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), 13 autres personnes ont été tuées par l'explosion de mines, posées par les forces du régime syrien ou par des franc-tireurs. Les victimes tentaient de quitter la ville pour trouver de la nourriture, précise cette ONG basée au Royaume-Uni, qui dispose d'un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre.


"Une prison à ciel ouvert"


Les agences des Nations Unies basées à Genève estiment que quelque 40.000 personnes, dont la moitié sont des enfants, ont un besoin d'aide alimentaire d'urgence, dans cette localité située dans une zone rebelle assiégée par l'armée syrienne depuis six mois. "La situation est horrible", alerte le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux Droits de l'homme Rupert Colville. Il souligne que le nombre de victimes et l'étendue des souffrances subies par la population de Madaya sont difficiles à vérifier, étant donné le manque d'accès.

Le personnel médical de Madaya est contraint de nourrir les enfants avec des sirops pharmaceutiques, seule source disponible de sucre et d'énergie, explique le directeur des opérations de MSF Brice de le Vingne. Il souligne que la ville assiégée est "effectivement une prison à ciel ouvert" pour près de la moitié de ses habitants. "Il n'y a aucun moyen d'y entrer ou d'en sortir, juste y mourir", déplore l'humanitaire.

Face au tollé international, le régime de Damas a finalement donné son accord jeudi pour que l'ONU et la Croix-Rouge acheminent une aide humanitaire. Une décision accueillie avec satisfaction par MSF, qui souligne toutefois que "l'acheminement immédiat de médicaments doit également être une priorité".



Aide humanitaire de l'ONU


A Genève, les agences de l'ONU indiquent que l'aide partira pour Madaya dans les prochains jours, mais que les détails n'ont pas encore été finalisés. Les convois doivent partir de Damas et traverser des zones sous contrôle du régime. Malgré plusieurs demandes de l'ONU, la ville n'a pas reçu d'aide humanitaire depuis octobre 2015. Le Croissant rouge syrien précise ce samedi 9 janvier que l'ONU prépare des livraisons à destination de Madaya, mais aussi de Foua et Kafraya, deux autres villes au bord de la famine. Selon le chef des opérations du Croissant rouge syrien Tamam Mehrez, une aide humanitaire de l'ONU et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) doit être acheminée aux quelque 60.000 habitants de ces trois villes assiégées.

"Il y a un accord et techniquement nous sommes prêts à commencer la distribution dès dimanche. Mais en cas de problèmes de logistique ce sera lundi au plus tard", indique-t-il à l'AFP. "C'est sûr que la distribution d'aide n'aura pas lieu dimanche pour des raisons logistiques. Nous travaillons dur pour qu'elle ait lieu lundi", indique de son côté Pawel Krzysiek, porte-parole du CICR à Damas.

L'ONU et le CICR doivent faire parvenir de l'aide aux 42.000 habitants de Madaya, dans la province de Damas. Dans le même temps, les 20.000 habitants des localités chiites de Foua et Kafraya, dans la province d'Idleb, encerclées par les rebelles, doivent eux aussi recevoir une aide. Lundi, le Conseil de sécurité de l'ONU doit évoquer à huis clos la situation dans ces trois villes. Selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), "l'ONU a reçu des rapports crédibles sur des personnes qui meurent de faim et ont été tuées en essayant de quitter la ville".

Plus de 260.000 morts

Alors que tous les efforts en vue d'une solution politique ont échoué en Syrie, le régime a insisté, ce samedi, auprès du médiateur de l'ONU pour consulter la liste de la délégation de l'opposition qui se rendra aux négociations de paix, censées débuter le 25 janvier.

La guerre en Syrie a été déclenchée par la répression, en mars 2011, de manifestations pacifiques réclamant des réformes. Initialement, le conflit opposait le régime de Bachar al-Assad à des opposants armés. Il s'est ensuite complexifié, avec l'implication de groupes jihadistes, ainsi que des grandes puissances, sur un territoire de plus en plus morcelé. Plus de 260.000 personnes ont péri dans cette guerre, et plusieurs millions ont été poussées à la fuite, alors que la situation humanitaire y est catastrophique.



Par AFP


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