Par Khaled Belkouche
Khadija Benguenna, la présentatrice algérienne vedette de la chaîne qatari El Djazeera, s'est prononcée sur l'officialisation de Tamazight annoncée par le directeur de cabinet de la présidence algérienne Ahmed Ouyahia hier lors d'une conférence de presse.Avant de révéler sur sa page facebook officielle, sa confusion entre langue nationale et langue officielle, la journaliste de la controversée chaîne El Djazeera accusée d'être à l'origine du chaos qui a chamboulé la région MENA et son soutient directe aux frères musulmans, se dit fière de Tamazight comme élément fondamental de l'identité algérienne.
Dans une comparaison entre l'Algérie et la Suisse, Tamazight et le Romanche, Khadidja Benganna se donne à une démonstration fallacieuse qui déclare le Romanche une langue nationale mais pas officielle en Suisse.
Khadidja Benguenna induit ses lecteurs en erreur, car la Suisse est un pays fédéral et sa structure administrative est très différente de la structure algérienne centralisée inspirée du jacobinisme Français.
Démonstration :
اللغة ألأمازيغية وجه من وجوه هويتنا.. نحبها كما نحب اللغة العربية.. لكنني أجد بعض اللبس في مسألة التصنيف بين ما هو وطني ...
Posted by خديجة بن قنة on Wednesday, 6 January 2016
La Suisse est une confédération formée de 26 cantons souverains dans tous les domaines qui ne sont pas limités par la Constitution fédérale. Selon les objectifs du Conseil fédéral, la mise à jour de la Constitution ne constituerait qu'une première étape dans la révision totale de la Charte fondamentale. Cette révision devrait se poursuivre avec la réforme des droits populaires, de la justice et des institutions de direction de l'État; la nouvelle péréquation financière entre la Confédération et les cantons s'inscrirait aussi dans ce processus.
Cette nouvelle constitution fédérale (article 3) n'a rien changé quant au caractère «souverain» des cantons dans la mesure où cette souveraineté n'est pas limitée par le droit fédéral.
Auparavant, la Constitution (version 1986) déclarait dans son article 116 que l'allemand, le français, l'italien et le romanche étaient «les langues nationales de la Suisse» et que seuls l'allemand, le français et l'italien étaient «déclarés langues officielles de la Confédération». L’article en question avait la teneur suivante:
Article 116 (1986, abrogé)
1) L'allemand, le français, l'italien et le romanche sont les langues nationales de la Suisse.
2) Sont déclarés langues officielles de la Confédération: l'allemand, le français et l'italien.
Mais l’article 116 a été remplacé partiellement par l’article 4 (Langues nationales) dans la version de 1999:
Article 4 (1999)
Les langues nationales sont l'allemand, le français, l'italien et le romanche.
L'article 116 a également été remplacé par l’article 70 intitulé Langues, qui se révèle maintenant la disposition constitutionnelle la plus importante en matière de langue:
Article 70 (1999)
1) Les langues officielles de la Confédération sont l'allemand, le français et l'italien. Le romanche est aussi langue officielle pour les rapports que la Confédération entretient avec les personnes de langue romanche.
2) Les cantons déterminent leurs langues officielles. Afin de préserver l'harmonie entre les communautés linguistiques, ils veillent à la répartition territoriale traditionnelle des langues et prennent en considération les minorités linguistiques autochtones.
3) La Confédération et les cantons encouragent la compréhension et les échanges entre les communautés linguistiques.
4) La Confédération soutient les cantons plurilingues dans l'exécution de leurs tâches particulières.
5) La Confédération soutient les mesures prises par les cantons des Grisons et du Tessin pour sauvegarder et promouvoir le romanche et l'italien.
En vertu du nouvel article 70, la Constitution (1999) élève maintenant le romanche au rang de langue officielle régionale. Le texte constitutionnel reconnaît aussi la primauté des cantons en matière de langue ainsi que le principe de la territorialité des langues; toutefois, les cantons ont l’obligation de promouvoir la compréhension et les échanges entre les quatre communautés linguistiques. Enfin, la Confédération reconnaît officiellement au gouvernement fédéral la possibilité de protéger et de promouvoir dorénavant les langues minoritaires que sont l’italien et le romanche. La sauvegarde de la quatrième langue de la Suisse, le romanche, est considérée comme «une tâche d'importance nationale», à tel point que la Confédération accorde une contribution annuelle afin notamment de financer le fonctionnement des organisations de défense de la langue et de l'agence de presse romanche.