Daech n'est pas seulement des attentats, des décapitations ou des immolations. C'est aussi une culture, une littérature, un mode de pensée. Et la géographie du Daech culturel semble être plus vaste que celui de ces frappes dans le dos de l'humanité. Jugez-en: en Algérie, et en réaction à une ministre qui a expliqué que la loi criminalisant les violences faites aux femmes est bloquée par les islamistes, le MSP (Mouvement de la société pour la Paix) a publié un communiqué. Morceau rare de ce concentré de bêtise, de fascisme et d'intégrisme signé (ô la grossière manœuvre) par une femme. Qu'y lit-on ? L'essentiel d'un argumentaire hallucinant sur des «raisons» expliquant pourquoi ce parti, à la mentalité Daech, rejette cette loi.
Cette loi, qui criminalise la violence faite aux femmes, est donc une «atteinte» à la famille algérienne, version Hamas: celle où le mâle dominant peut frapper, casser et la femme peut cuisiner et subir. Cette loi est même «dictée» par des pressions étrangères (bien sûr: la main étrangère est celle-là même qui donne des gifles aux femmes au nom du machisme ou de la suprématie coranique de l'homme sur la femme). Cette loi ne «résoudra pas la question de la violence» mais participera à la déliquescence de la «famille algérienne». Exact: il faut donc frapper les femmes parce que cela évite qu'on se frappe les uns les autres dans les rues. Le Mouvement, né de l'internationale islamiste et qui n'est donc pas de naissance algérienne, en appelle à l'indignation, la révolte, la réaction machiste collective pour stopper cette loi et menace même d'une fin de monde au cas où l'Algérie vote une loi qui va protéger ses femmes. Et c'est tout le résumé de cette mentalité: ce genre d'islamistes est vaincu partout dans le monde mais trouve les moyens d'affirmer sa virilité «islamique» face aux femmes algériennes. Et cela vous frappe d'impuissance et de stupeur: on comprend, à lire ce communiqué publié sur le site de ce parti, pourquoi la Palestine et ses faiblesses, pourquoi le sous-développement, pourquoi le blabla au lieu de la conquête de la lune, pourquoi la faiblesse économique et le ridicule culturel et pourquoi on va remonter le temps vers le chameau puis vers l'urine de chameau comme réinvention du vaccin contre la peste. On comprend tout et on devine l'avenir au cas où cette tumeur gagne du terrain, prend le pouvoir ou domine les esprits et les écoles encore plus. Ce parti, né d'une trahison et d'une corruption des sens, grandi par le mercenariat politique, incarne cette culture Daech mental qui se répand, s'affirme et veut nous voler le pays. Ce parti, qui est resté silencieux sur tout, est comme ses frères; il ne sait faire que deux choses: voler des révolutions ou accuser les femmes de provoquer les sécheresses ou les séismes. Donc frapper sa femme est ce qui va protéger la nation algérienne, assurer son avenir et sa stabilité. Petits machos mous qui se font déculotter partout dans le monde et qui ne trouvent moyen de vengeance qu'en frappant les femmes ou en défendant ceux qui les violentent. Miséreux du siècle que l'on doit subir au nom des deals lâches avec nos régimes, et que l'on supporte parce que nous ne sommes pas comme eux, parce qu'on préfère défendre nos femmes que de défendre des chameaux sacrés.
Ainsi, après avoir fait la Guerre de libération et assuré la liberté pour le pays, la femme algérienne doit subir le sort de ces petits lâches et leur effet de blocage sur une loi qui est là pour la protéger.
Ce pays est donc encore à décoloniser et à nettoyer d'une autre peste
Chronique parue sur le Quotidien d'Oran
Cette loi, qui criminalise la violence faite aux femmes, est donc une «atteinte» à la famille algérienne, version Hamas: celle où le mâle dominant peut frapper, casser et la femme peut cuisiner et subir. Cette loi est même «dictée» par des pressions étrangères (bien sûr: la main étrangère est celle-là même qui donne des gifles aux femmes au nom du machisme ou de la suprématie coranique de l'homme sur la femme). Cette loi ne «résoudra pas la question de la violence» mais participera à la déliquescence de la «famille algérienne». Exact: il faut donc frapper les femmes parce que cela évite qu'on se frappe les uns les autres dans les rues. Le Mouvement, né de l'internationale islamiste et qui n'est donc pas de naissance algérienne, en appelle à l'indignation, la révolte, la réaction machiste collective pour stopper cette loi et menace même d'une fin de monde au cas où l'Algérie vote une loi qui va protéger ses femmes. Et c'est tout le résumé de cette mentalité: ce genre d'islamistes est vaincu partout dans le monde mais trouve les moyens d'affirmer sa virilité «islamique» face aux femmes algériennes. Et cela vous frappe d'impuissance et de stupeur: on comprend, à lire ce communiqué publié sur le site de ce parti, pourquoi la Palestine et ses faiblesses, pourquoi le sous-développement, pourquoi le blabla au lieu de la conquête de la lune, pourquoi la faiblesse économique et le ridicule culturel et pourquoi on va remonter le temps vers le chameau puis vers l'urine de chameau comme réinvention du vaccin contre la peste. On comprend tout et on devine l'avenir au cas où cette tumeur gagne du terrain, prend le pouvoir ou domine les esprits et les écoles encore plus. Ce parti, né d'une trahison et d'une corruption des sens, grandi par le mercenariat politique, incarne cette culture Daech mental qui se répand, s'affirme et veut nous voler le pays. Ce parti, qui est resté silencieux sur tout, est comme ses frères; il ne sait faire que deux choses: voler des révolutions ou accuser les femmes de provoquer les sécheresses ou les séismes. Donc frapper sa femme est ce qui va protéger la nation algérienne, assurer son avenir et sa stabilité. Petits machos mous qui se font déculotter partout dans le monde et qui ne trouvent moyen de vengeance qu'en frappant les femmes ou en défendant ceux qui les violentent. Miséreux du siècle que l'on doit subir au nom des deals lâches avec nos régimes, et que l'on supporte parce que nous ne sommes pas comme eux, parce qu'on préfère défendre nos femmes que de défendre des chameaux sacrés.
Ainsi, après avoir fait la Guerre de libération et assuré la liberté pour le pays, la femme algérienne doit subir le sort de ces petits lâches et leur effet de blocage sur une loi qui est là pour la protéger.
Ce pays est donc encore à décoloniser et à nettoyer d'une autre peste
Chronique parue sur le Quotidien d'Oran