TV off-shore. C’est le cas des TV dites «algériennes» de fond, jordaniennes ou anglaises de forme. Car l’audiovisuel algérien n’a pas été ouvert comme promis après les soulèvements dans les pays «arabes», mais bien verrouillé par les recettes de l’informel audiovisuel. L’astuce est simple : créer des chaînes cooptées, proches des centres de décisions, dédiées au lynchage des opposants, à la débilisations religieuses et à l’immobilisation citoyenne, mais sans se salir les mains : les chaînes restent étrangères. Cela permet toutes les dérives sans se mouiller ou subir les ONG et les étiquettes de république bananière. Et dans la brèche, se sont engouffrées les chaînes de l’autre bord : opposants en exil, fils d’opposants ou proches de partis politiques mais avec les mêmes dérives, les mêmes excès et la même quête de propagande politicienne basse. L’ouverture de l’audiovisuel a été conclue par un carnaval, après des décennies de promesse de démocratie. On est passé du zoo à la jungle. Cela nous a piégés définitivement aujourd’hui et rend presque nostalgique de la RTA.
D’ailleurs, c’est tout le paradoxe national : une immense intelligence dans la manœuvre, une piètre compétence dans la performance économique ou civilisationnelle. Une capacité étonnante à louvoyer avec la démocratie et une incapacité affirmée à construire un pays. Cela s’est vu avec le DRS : un contrôle de tous en Algérie et une impuissance à relever les défis de la sécurité du territoire. Main de fer avec un militant des droits de l’homme de 85 ans et un zéro en bonnet d’âne pour l’affaire Tiguentourine. Donc, et pour le sujet, on y est : la gestion sournoise des TV offshore illustre la ruse dans un pays qui illustre l’échec. Et, à la fin, on n’a ni TV unique, ni télévisions matures, professionnelles, solides et viables.
D’où la conclusion : si seulement le régime était aussi intelligent «Pour» ce pays qu’il l’est «Contre» ce pays. Une impossibilité génétique cependant. Regardez ce paradoxe national des hommes qui ont fonctionné dans le système et qui, à la retraite, deviennent les critiques les plus fins et les plus intelligents de ce même système. D’ailleurs, le pire critique du régime algérien, sont les hommes du régime algérien, en off ou après 17 heures.
Saluons donc l’intelligence étonnante du régime quand il s’agit de ses instruments de pouvoir et sa bêtise misérable quant il s’agit de décisions économiques : se faire rouler par les Indiens à ArcelorMital depuis l’indépendance mais rouler les siens, chez eux en Algérie. Etre rusé avec son peuple et naïf avec les autres. Piétiner les «mononationaux» et se faire piétiner par les multinationales.
D’ailleurs, c’est tout le paradoxe national : une immense intelligence dans la manœuvre, une piètre compétence dans la performance économique ou civilisationnelle. Une capacité étonnante à louvoyer avec la démocratie et une incapacité affirmée à construire un pays. Cela s’est vu avec le DRS : un contrôle de tous en Algérie et une impuissance à relever les défis de la sécurité du territoire. Main de fer avec un militant des droits de l’homme de 85 ans et un zéro en bonnet d’âne pour l’affaire Tiguentourine. Donc, et pour le sujet, on y est : la gestion sournoise des TV offshore illustre la ruse dans un pays qui illustre l’échec. Et, à la fin, on n’a ni TV unique, ni télévisions matures, professionnelles, solides et viables.
D’où la conclusion : si seulement le régime était aussi intelligent «Pour» ce pays qu’il l’est «Contre» ce pays. Une impossibilité génétique cependant. Regardez ce paradoxe national des hommes qui ont fonctionné dans le système et qui, à la retraite, deviennent les critiques les plus fins et les plus intelligents de ce même système. D’ailleurs, le pire critique du régime algérien, sont les hommes du régime algérien, en off ou après 17 heures.
Par Kamel Daoud
impact24