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Mohamed Aissa : «La grande mosquée d'Alger protégera la société algérienne»

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Selon Mohamed Aissa la grande mosquée d'Alger «ne servira à pas à l'embellissement de la capitale ou du front de mer mais à sécuriser la vie intellectuelle et confessionnelle des Algériens», a indiqué mercredi à Alger le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs. «L'usage de cette mosquée n'est pas l'embellissement de la capitale ou le front de mer mais nous voulons sécuriser la vie intellectuelle et confessionnelle des Algériens», a répondu M. Aissa à une question sur le maintien de la construction de cette mosquée en dépit de la chute des cours de pétrole. «Nous ne voulons plus avoir deux niveaux d'islamité, ni un niveau d'Islam officiel et un niveau d'Islam d'opposition et de résistance, c'est pourquoi nous avons besoin de cette grande mosquée parce qu'elle est emblématique et symbolique", a ajouté le ministre.



Mohamed Aissa au Forum de "Liberté" du 14 oct 2015 (extraits)




Par ailleurs, Le ministre avoue l’existence de plusieurs failles dans l’organisation algérienne du hadj et pointe du doigt plusieurs responsables, dont il s’est abstenu de donner les noms et les fonctions.


Invité du forum du quotidien Liberté, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a appelé à la révision des rites du hadj, notamment celui de la lapidation de la plus grande stèle appelée Jamarate Al Aqaba, à Mina, dont le site serait trop exigu par rapport au nombre important de pèlerins chaque année.

D’après le ministre, cette suppression sera momentanée, le temps d’engager des travaux d’une éventuelle extension du site en question, qui a été le théâtre de plusieurs accidents, dont celui de cette année où près de 1600 pèlerins ont péri. «Parmi les victimes algériennes, nous avons, malheureusement, comptabilisé 28 morts et 31 pèlerins portés disparus qui seraient probablement morts ou ont regagné le pays sans passeport, avec une simple autorisation, déclare le ministre qui explique que cette dernière hypothèse est très peu probable. Pour les corps non encore identifiés, des tests ADN ont été faits et nous attendons encore les résultats.»

Le ministre explique que l’Algérie est l’unique pays qui avait une position claire vis-à-vis de cet incident de Mina et refuse de le politiser. «Nous ne doutons pas de la fiabilité du système sécuritaire mis en place par le gouvernement saoudien. Nous ne contestons pas, non plus, le fait que le royaume saoudien soit l’unique organisateur du hadj, depuis plusieurs années. Toutefois, nous exigerons que toute cette affaire soit tirée au clair et que les responsables de cette catastrophe soient connus et sanctionnés. Nous exigerons aussi des dédommagements pour les familles des décédés ainsi que pour les personnes blessées», a-t-il précisé.

Dans le même contexte, M. Aïssa avoue l’existence de plusieurs failles dans l’organisation algérienne du hadj et pointe du doigt plusieurs responsables, dont il s’est abstenu de donner les noms et les fonctions. Selon ses propos, ces derniers censés porter assistance aux pèlerins n’ont pas bougé d’un iota et se sont contentés de les prendre en photo et les poster sur les médias sociaux. «Ils seront sévèrement sanctionnés, de même que certaines agences de voyages qui, pour des soucis de gains, ont allégé des chambres et surchargé d’autres.

Chose qui n’est pas tolérée», a-t-il ajouté. «Nous envisageons aussi la révision des modalités de départ au pèlerinage et changer les carnets de hadj qui font l’objet de trafic et de revente par des droits attribués aux personnes concernées par le pèlerinage sous tutelle du ministère de l’Intérieur. Le cahier des charges attribué aux agences de voyages désirant organiser le hadj et la omra sera aussi révisé.»

Redonner confiance en l’autorité religieuse


Un Conseil interministériel se tiendra sous la présidence du Premier ministre pour adopter toutes ces propositions et en envisager d’autres.
En réponse aux questions de présents au forum, Mohamed Aïssa a déclaré que le projet de la Grande Mosquée n’a pas d’incidence sur la crise économique que vit le pays. «Le projet se porte bien financièrement et son taux d’avancement est très appréciable.

La Grande Mosquée ne se limite pas à la salle de prière, mais représente un pôle religieux d’excellence. Elle contient des institutions religieuses référentielles, à savoir un centre culturel, une bibliothèque et un musée. Y siégeront aussi les conseils nationaux de la fatwa, de l’orientation, de l’apprentissage du Saint Coran et la faculté du Saint Coran qui se chargera de former des imams», a expliqué le ministre qui défend encore plus ce projet en relevant l’impossibilité de gérer la religion en Algérie par des institutions administratives.

Selon ses propos, elle doit être léguée à un collège de savants engagés, patriotiques et très bien informés pour redonner confiance aux Algériens en leur autorité religieuse. Elle sera un pôle qui chapeautera tous les autres mosquées de référence construites dans les 48 wilayas, à l’image de la mosquée d’El Azhar en Egypte. Pour les imams, dont le discours est de tendances salafiste, wahhabite, voire même extrémiste, le ministre explique que la plupart d’entre eux n’occupent plus leur fonction.

Leurs contrats à durée déterminée n’ont pas été renouvelés. Il en reste seulement trois qui exercent toujours mais leurs contrats vont bientôt expirer, renchérit le ministre. Concernant le contrôle du discours religieux dans les différents lieux de regroupement des citoyens, notamment la frange la plus fragile, les jeunes et surtout les écoliers, le ministre insiste sur sa démarche visant à créer un observatoire de veille contre le prosélytisme religieux, les dérives sectaires et le terrorisme.

Mohamed Aissa : «La grande mosquée d'Alger protégera la société algérienne»
Avec agences

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