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Vidéo. Pour la première fois de l'histoire : Le drapeau palestinien hissé à l'ONU

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Le drapeau palestinien a été hissé mercredi pour la première fois au siège de l'ONU à New York, un événement hautement symbolique.

Le drapeau rouge, noir, blanc et vert des Palestiniens a été hissé vers 13 h 15 au fronton de l'institution internationale, au côté des 193 bannières des États membres des Nations unies et de celle du Vatican, qui, comme la Palestine, a le statut d'État non membre.

«Ce sera un jour d'émotion et de fierté. Nous allons hisser notre drapeau dans un geste pacifique qui rappellera à tous que la justice et l'indépendance sont possibles au bout du chemin», a écrit le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas dans une tribune publiée par le Huffington Post la veille de la cérémonie.

Mais «les Nations unies doivent nous donner plus que de l'espoir», a-t-il souligné, rappelant que la question palestinienne était la «plus vieille et la plus insoluble» depuis la naissance de l'ONU il y a 70 ans.

«Il est temps de donner l'indépendance à l'État de Palestine, de résoudre pacifiquement le conflit israélo-palestinien, comme cela fut promis il y a longtemps», a écrit le dirigeant de 80 ans.

M. Abbas assistera au lever du drapeau, dans le jardin de l'ONU, juste après avoir prononcé son discours devant l'Assemblée générale.


La Palestine mérite d'être un État à part entière



La Palestine mérite d'être reconnue comme un État à part entière, a lancé mercredi le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas devant l'Assemblée générale de l'ONU.

«La Palestine, qui est un État observateur non membre des Nations Unies, mérite d'être reconnue comme un État à part entière», a déclaré M. Abbas, évoquant «les énormes sacrifices» consentis par les Palestiniens et leur «patience au cours de toutes ces années de souffrance et d'exil».


Le président palestinien a également appelé «tous les pays qui ne l'ont pas encore fait à reconnaître l'État de Palestine», alors que des débats et des votes parlementaires en faveur de cette reconnaissance sont intervenus en 2015 dans plusieurs pays européens.

Dans son discours, le président palestinien a aussi menacé de ne plus respecter les accords avec Israël si l'État hébreu continuait de ne pas les respecter, notamment en poursuivant sa politique de colonisation en Cisjordanie.

«Nous déclarons que nous ne pouvons pas continuer à être liés par ces accords et qu'Israël doit assumer pleinement toutes ses responsabilités de puissance occupante, parce que le statu quo ne peut pas continuer», a-t-il lancé devant l'Assemblée générale.

«Nous ne serons pas les seuls à être liés par ces accords alors qu'Israël continue de les violer», a-t-il martelé.

Cette menace, souvent agitée par les responsables palestiniens, aboutirait si elle était mise en pratique à dissoudre de facto l'Autorité palestinienne.

Selon les Conventions de Genève, Israël devrait alors prendre totalement en charge les affaires civiles de la population des territoires occupés.



Événement symbolique


La situation est pourtant on ne peut plus sombre: le processus de paix entre Israël et les Palestiniens n'existe plus depuis l'échec d'une médiation américaine au printemps 2014, la bande de Gaza est un chaudron, et les tensions s'accumulent en Cisjordanie occupée. À Jérusalem, l'esplanade des Mosquées, lieu sacré pour les musulmans et les juifs, est sous haute tension depuis plusieurs semaines, secouée par des heurts entre Palestiniens et policiers israéliens.

Dans ce contexte, la solution prônée par la communauté internationale - deux États, un israélien et un palestinien, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité - apparaît comme une chimère.

En outre, le conflit israélo-palestinien est relégué derrière d'autres priorités, la lutte contre les djihadistes du groupe armé État islamique particulièrement, considérés comme la menace mondiale numéro un.

Néanmoins, le symbole du lever du drapeau palestinien constituera un événement à forte charge symbolique, tout comme l'ont été en 2015 le débat et les votes parlementaires en faveur de la reconnaissance de l'État palestinien dans plusieurs pays européens.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et des dizaines de responsables étrangers devraient assister à la cérémonie.

Tous ne seront cependant pas représentés, puisque la résolution autorisant le drapeau palestinien, votée le 10 septembre, a recueilli huit refus et 45 abstentions. Les États-Unis et Israël ont voté contre, de même que le Canada et l'Australie. La France a voté pour, ainsi que la Russie et la Chine. Le Royaume-Uni et l'Allemagne se sont abstenus.

Cette résolution a constitué une nouvelle étape après le vote historique de novembre 2012 à l'Assemblée générale, qui a vu la Palestine devenir un «État observateur non membre» de l'ONU.

Fort de ce nouveau statut, l'État de Palestine a intégré des agences internationales et a rejoint la Cour pénale internationale. Mais il n'est pas encore devenu membre à part entière des Nations unies bien qu'il soit reconnu par plus de 130 pays.



Avec Presse.Ca

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