Lors d’échanges virulents entre Recep Tayyp Erdogan et Nicolas Sarkozy, en 2011, après que le président turc ait répondu à la menace de Sarkozy quant à la réouverture du dossier du massacre des arméniens en 1951 par les turcs, ce dernier avait évoqué le massacre des algériens par les turcs, en 1520.
En effet, après la venue des turcs à la demande d’Alger pour les sortir du siège espagnol, en 1518, Alger devint une colonie ottomane durant trois siècles, sous le nom de Régence d’Alger.
En 1520, un certain Sidi Ahmed ou El Kadhi, se démarqua des autres kabyles en résistant à la colonisation turque. Il avait même réussi à s’emparer d’Alger, forçant le chef de bande, Kheir Eddine Barberousse à se replier à Jijel. Si quelques kabyles vinrent battre les murs d’Alger, entre 1758 et 1770, c’était toute la Kabylie qui se souleva. De là, entre 1805 et 1813, plusieurs insurrections prirent place, dont celles de 1816 et 1823. Il en fût ainsi également dans les Aurès où les chaouis avaient interdit toute présence effective du pouvoir ottoman, contrairement à Constantine où les ottomans avaient des alliés fermes, avec la tribu des Zemoul ce qui ne fut pas du tout un obstacle pour les autres tribus kabyles à faire des soulèvements réguliers. Comme tout colonisateur, chaque insurrection était étouffée dans le sang.
Afin d’éviter de se dissoudre par mariage dans la masse de la population, dans la Régence d’Alger, les turcs pratiquèrent une ségrégation institutionnalisée. Le 27 mai 1529, les 25 survivants de la garnison espagnole qui défendait le panion érigé dans la Baie d’Alger, capitulèrent, après 3 semaines de siège, contre la promesse d’avoir la vie sauve. La promesse ne fut pas tenue et leur chef, le compte Martin de Vargas, déjà grièvement blessé, rendit l’âme après s’être fait bastonné par les soldats turcs.
Quelques années plus tard, le 20 juillet 1535, Kheir Eddine Barberousse lance un raid sur l’île de Minorque, dans les Baléares ; il enleva des centaines de captifs et les fit vendre au marché des esclaves, à Alger. Lorsque le Dey déclara la guerre à la France, en 1682, l’amiral Duquesne se présenta devant Alger où on exécuta le Consul de France, le père Jean Le Vacher, en l’attachant à la buche d’un canon. Plusieurs captifs subirent le même sort, en 1688, lorsque le maréchal d’Estrées bombarda Alger pour lutter contre les pirates.
Jusqu’au début du XIXe siècle, la vie politique et économique de la Régence turque d’Alger était régie par la piraterie qui n’obéissait pas aux règles strictes, puisqu’il n’était pas question de s’attaquer à des navires ennemis en temps de guerre, mais de s’accaparer de butins. Il est à souligner qu’à l’exception du Raïs Hamidou, aucun pirate n’était d’origine algérienne ; tous étaient des turcs de naissances ou des renégats.
Mounira Amine-Seka.
D’après le blog de Bernard Lugan, historien africaniste français.
Babzman
En effet, après la venue des turcs à la demande d’Alger pour les sortir du siège espagnol, en 1518, Alger devint une colonie ottomane durant trois siècles, sous le nom de Régence d’Alger.
En 1520, un certain Sidi Ahmed ou El Kadhi, se démarqua des autres kabyles en résistant à la colonisation turque. Il avait même réussi à s’emparer d’Alger, forçant le chef de bande, Kheir Eddine Barberousse à se replier à Jijel. Si quelques kabyles vinrent battre les murs d’Alger, entre 1758 et 1770, c’était toute la Kabylie qui se souleva. De là, entre 1805 et 1813, plusieurs insurrections prirent place, dont celles de 1816 et 1823. Il en fût ainsi également dans les Aurès où les chaouis avaient interdit toute présence effective du pouvoir ottoman, contrairement à Constantine où les ottomans avaient des alliés fermes, avec la tribu des Zemoul ce qui ne fut pas du tout un obstacle pour les autres tribus kabyles à faire des soulèvements réguliers. Comme tout colonisateur, chaque insurrection était étouffée dans le sang.
Afin d’éviter de se dissoudre par mariage dans la masse de la population, dans la Régence d’Alger, les turcs pratiquèrent une ségrégation institutionnalisée. Le 27 mai 1529, les 25 survivants de la garnison espagnole qui défendait le panion érigé dans la Baie d’Alger, capitulèrent, après 3 semaines de siège, contre la promesse d’avoir la vie sauve. La promesse ne fut pas tenue et leur chef, le compte Martin de Vargas, déjà grièvement blessé, rendit l’âme après s’être fait bastonné par les soldats turcs.
Quelques années plus tard, le 20 juillet 1535, Kheir Eddine Barberousse lance un raid sur l’île de Minorque, dans les Baléares ; il enleva des centaines de captifs et les fit vendre au marché des esclaves, à Alger. Lorsque le Dey déclara la guerre à la France, en 1682, l’amiral Duquesne se présenta devant Alger où on exécuta le Consul de France, le père Jean Le Vacher, en l’attachant à la buche d’un canon. Plusieurs captifs subirent le même sort, en 1688, lorsque le maréchal d’Estrées bombarda Alger pour lutter contre les pirates.
Jusqu’au début du XIXe siècle, la vie politique et économique de la Régence turque d’Alger était régie par la piraterie qui n’obéissait pas aux règles strictes, puisqu’il n’était pas question de s’attaquer à des navires ennemis en temps de guerre, mais de s’accaparer de butins. Il est à souligner qu’à l’exception du Raïs Hamidou, aucun pirate n’était d’origine algérienne ; tous étaient des turcs de naissances ou des renégats.
Mounira Amine-Seka.
D’après le blog de Bernard Lugan, historien africaniste français.