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L'Arabie Saoudite veut importer des domestiques algériennes

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Le ministère saoudien du Travail vient de récidiver, encore une fois, en comptant l’Algérie parmi quinze pays pauvres pourvoyeurs de domestiques.



La note de cette autorité wahhabite précise qu’il est permis d’importer des domestiques des deux sexes de ces pays. Les employeurs qui se bousculent pour les jeunes filles algériennes ne manquent de le faire savoir carrément aux pèlerins qui s’y rendent chaque année. En effet et selon de nombreux témoignages, lorsque certains vieux notables rencontrent les Algériens à la grande mosquée de la Mecque, ils leur expriment leur souhait chaleureux de finir leurs jours avec des jeunes Algériennes qu’ils trouvent sexuellement fertiles. La Libye, pourtant baignent dans les difficultés économiques ne figure pas dans cette liste. Les employeurs qui veulent être candidats à l’importation doivent s’acquitter d’une somme équivalente variant de 37 000 à 580 000 DA pour bénéficier de cette opération d’esclavage moderne. Ainsi, le wahhabisme, à cheval sur la "charia" joue de l’amertume et de la détresse des démunies pour s’octroyer une main-d’œuvre assujettie et docile en ignorant les dénonciations de plusieurs organisations internationales qui les ont épinglés pour des pratiques maffieuses dont la traite des êtres humains par le travail forcé et surtout l’esclavage.

Le sexe féminin reste la première victime. Elles sont recrutées au départ comme femmes de ménage ou nourrices et se retrouvent comme esclaves sexuelles de Saoudiens lubriques et méprisants. Leur moyen de pression sur leurs "employés" reste la confiscation de tous les documents de voyage et autres pièces d’identité. De nombreuses vidéos sont relayées sur les réseaux sociaux où l’on voit ces domestiques rudoyés, humiliés et traités comme des animaux La plupart d’entre eux migrent volontairement vers cette monarchie moyenâgeuse dans l’espoir de mettre fin à leur misère et leur dénuement. Mais ils se retrouvent vite entre les mains d’esclavagistes des temps modernes qui les exploitent sans ménagement. Ces promoteurs de l’extrémisme islamiste, qui vivent dans l’opulence et l’excès, utilisent les pétrodollars pour asservir les populations des pays arabes. Ces mêmes pays auxquels la monarchie saoudienne nuit par l’exportation de son idéologie wahhabite, mais aussi par sa politique pétrolière opposée aux intérêts des pays exportateurs, dont l’Algérie qui subit les affres de la chute des prix de l’or noir.

Les autorités algériennes désormais restent passives face à cette offense envers ses citoyens qui devraient être sensibilisés. Ceux qui seraient tentés par une telle "aventure" doivent s’attendre à une vie de servitude et d’humiliation. Logiquement un rappel à l’ordre de la diplomatie algérienne à celle saoudienne devient une nécessité absolue. Ce n’est pas la première et ce ne sera certainement pas la dernière que le royaume s’ingère directement dans les affaires internes du l’Algérie. On se rappelle que lorsque la brouille de Ghardaïa a éclaté, la chaîne satellite du wahhabisme Iqraa s’est déchaînée contre la communauté Ibadite de l’Algérie en appelant carrément à son extermination. La diplomatie saoudienne s’est cachée derrière la liberté de la presse prétextant que cette chaîne exprime son point de vue qui n’a rien à voir avec la position du royaume. De cette manière, la monarchie tente de montrer au monde un visage démocratique comme si les responsables de cette chaîne propagandiste pouvaient s’ingérer dans des affaires des pays étrangers sans se référer à la monarchie. Il a selon toute vraisemblance adopté la même position du Qatar vis-à-vis de Yousef al Karadaoui qui prêchent contre eux dans la chaîne qatarie El Djazira.

1- Le royaume ne contrôle plus ses prédicateurs


Cette leçon de démocratie que le royaume veut donner à ses voisins et amis arabes et occidentaux cache en vérité un malaise profond qui perturbe son équilibre social. En effet, les prédicateurs saoudiens font la loi à condition de diffuser les messages du royaume pour endoctriner les populations et les rendre complètement débiles en les ramenant à l'âge de pierre. Ainsi le célèbre prédicateur Fayhan al Ghamdi, qui doutait de la virginité de sa fille Lama, l'aurait emmenée voir un médecin. Selon une travailleuse sociale qui a pu examiner Lama à l'hôpital où elle a été admise, le dos de la fillette était brisé et elle avait visiblement été victime de viol. Accusé d'avoir violé et torturé à mort sa fille de cinq ans, Fayhan al Ghamdi a finalement été relâché après avoir accepté de payer une simple amende d’environ 50 000 dollars. Cette affaire que les médias saoudiens ont passée sous silence, les militantes de Women to Drive, qui ont bravé l'interdiction faite aux femmes de conduire dans le royaume saoudien le 17 juin 2011, l’ont internationalisée à travers les réseaux sociaux. Contrairement à l’image qu’il donne dans le monde avec ses pétrodollars, ce pays est en déconfiture économiquement et socialement. Il ne contrôle plus les intrigues dans ses propres palais. Les princesses se donnent en spectacle dès qu’elles quittent le royaume. En plus de la maîtrise domestique, le royaume saoudien comme toutes les monarchies qui l’entourent commencent à faire face à de vrais problèmes économiques et ceci explique en partie sa rage envers certains pays du Maghreb notamment l’Algérie.

2- La diplomatie n’est pas non plus épargnée


Selon des médias indiens, un diplomate saoudien a détenu dernièrement dans sa maison en Inde deux femmes népalaises en les soumettant à des abus sexuels d’une violence sans précédente. Lorsqu’elles étaient libérées par la police, leur témoignage est resté affolent. Elles étaient selon ce que rapporte The Indian express détenues pendant prè de quatre mois et pensaient ne plus revenir et leur corps ne seront jamais retrouver par leur famille et, ce face aux sévices qu’elles avaient subis contre leur gré. Il s’agit d’une femme de 44 ans accompagnée de sa fille âgée à peine de 20 ans que le diplomate saoudien avait séquestrées dans sa maison dans la ville de à Gurgaon, en Inde. Il les a soumises à des jeux sexuels en les forçant à des pratiques qu’elles ne voulaient pas.

3- La Mauritanie serait la chasse gardée des Saoudis


Début août dernier, l’association de femmes chefs de famille de Maurétanie, présidée par la célèbre Aminatou Bint El Mokhtar, a révélé un scandale de traite de femmes mauritaniennes par le royaume wahhabites. Interrogée par le magazine français "L'Obs", elle confirme la présence de plus de 200 jeunes filles récemment parties de Mauritanie, sont déjà sur place, en Arabie saoudite. Elles sont séquestrées dans des cours de maisons, victimes de toutes les formes de maltraitances physiques, psychologiques et sexuelles". Dénonçant "une forme aberrante d'esclavage contemporain et une traite sexuelle", Madame Aminatou a porté cette affaire de trafic massif de femmes entre la Mauritanie et l'Arabie saoudite devant la police et le Parquet de Nouakchott, la capitale mauritanienne. La police judiciaire a ouvert une enquête après le dépôt d'une plainte d'une des mères des jeunes filles. Trois cent autres esclaves mauritaniennes seraient prêtes à partir, selon Madame El Moktar, qui est en contact avec les familles et a réussi à s'entretenir au téléphone avec une des victimes en Arabie saoudite. la présidente de l’AFCF est crédible et son témoignage est sans ambages. Menacée de mort par les imams radicaux et esclavagistes dans son pays, Aminatou Bint El Moktar a reçu, en 2006, le prix des droits de l’Homme de la République française. Et, en 2010, elle a été distinguée par la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, pour son combat contre l’esclavage moderne. Comme beaucoup de militants abolitionnistes en Mauritanie, dirigée par la communauté arabo-berbère qui emploie des esclaves, elle a connu la prison. La complicité du pouvoir mauritanien semble avérée. Officiellement, ce sont des femmes mauritaniennes ordinaires qui viennent d'être envoyées en Arabie saoudite pour y accomplir un travail "normal", de "domestique". Mais, en fait, ce sont des "harratines", de la caste des esclaves ou descendants d'esclaves de Mauritanie (près de 40% de la population). Elles auraient simplement été "exportées". La Mauritanie est le dernier Etat au monde à avoir aboli l'esclavage en 1981. Ce n'est qu'en 2007 que, sous la pression internationale, cette République islamique a criminalisé cette pratique largement répandue. Mais, à ce jour, malgré quelque rares et très brefs séjours en prison, aucun maître n'a encore été condamné définitivement. Il y aurait toujours de 150.000 à 300.000 esclaves dans ce pays peuplé de quelque 3,5 millions d'habitants. Soit le plus fort taux d'esclaves au monde.

4- Wikileaks a révélé le vrai visage de l’ultra-conservatisme

L'Arabie saoudite offre l'image d'un pays musulman ultraconservateur mais les fêtes privées des puissants dans la ville portuaire de Djeddah peuvent s'accompagner de drogue, de sexe et d'alcool, selon les mémos Wikileaks, disponible dans leur site web. Les fêtes se déroulent dans des maisons privées et les jeunes Saoudiens ne se privent de rien. La vie nocturne de la jeune élite de Djeddah est palpitante. La gamme entière des tentations et des vices est disponible - alcool, drogue et sexe - mais strictement derrière des portes closes. Cette liberté n'est rendue possible que parce que la police religieuse évite les fêtes qui se tiennent en présence ou sous le haut patronage des membres de la famille royale ou des cercles qui lui sont proches. Il existe 10 000 princes en Arabie Saoudite et que les princes saoudiens ont pour habitude de recruter leurs gardes du corps au Nigeria ou dans d’autres pays africains. Il est très fréquent que ces gardes du corps, appelés "khawi", dérivé du mot "akh", grandissent avec les princes ce qui renforcent leur fidélité et loyauté. Un Saoudien a révélé à ce câble à scandale que les riches de la ville invitent des princes pour garder au loin la police religieuse qui veille au respect de la charia, la loi islamique. Le prix exorbitant de l'alcool de contrebande – une bouteille de vodka Smirnoff pouvant coûter l'équivalent de 400 dollars – fait que l'on remplit les bouteilles d'un alcool fabriqué localement, appelé Sadiqi. Le rédacteur du câble précise que s’il ne l’a pas constaté personnellement durant cette fête, le hashish et la cocaïne sont consommés dans ces milieux sociaux et diverses plusieurs occasions. Le trafic de drogue est sanctionné par la peine de mort et la production ou la consommation d'alcool sont sévèrement réprimés par la loi en Arabie saoudite. Mais qui l’applique ?

5- L’Algérie a été pourtant alertée sur la stratégie qatarie et wahhabite à son égard


Historiquement, les relations entre Alger et Riyad n’ont jamais été au beau fixe jusqu’à l’arrivée d'Abdelaziz Bouteflika en 1999. Au temps de Houari Boumediene, les Saoudiens qualifient le peuple algérien de peuple athée. Les années 1980, leur offensive pour diminuer les prix du baril du pétrole devait faire un ravage aux pays dont les économies étaient fortement dépendantes des recettes pétrolières. Pour contrecarrer l'apparition des marchés spots (fixation libre du prix au jour le jour) des prix qui dépassent les prix officiels et qui est une conséquence directe du 2e choc pétrolier lié à la révolution iranienne et de la crainte de pénurie de pétrole brut, est instauré en 1985 le principe de la marge fixe par baril vendu aux raffineurs (netback policy), principe pervers qui conduira à l'effondrement des prix ; c'est le contre-choc pétrolier de 1986, qui a mis l’Algérie en particulier à genoux. Le prix du baril était descendu en dessous de 10 dollars, au point où Kasdi Merbah, premier ministre de l’époque a appelé les autorités saoudiennes pour les rappeler "qu'elles étaient en train de nous enlever le pain de la bouche". Plus tard, Ce qui était connu concernant le financement du terrorisme en Algérie, en Syrie et ailleurs par certains pays du Moyen-Orient fait l’objet de témoignages de plus en plus nombreux et de preuves tout aussi irréfutables.



Bandar Ben Sultan, ancien patron du renseignement saoudien et financier des groupes jihadistes, selon Squarcini, ancien chef du renseignement français.

Cette fois, c’est l’ancien directeur des services de renseignements internes français Bernard Squarini, qui témoigne sur le rôle du Qatar et de l’Arabie saoudite dans le financement du terrorisme. Selon lui, les groupes djihadistes qui ont prêté allégeance à Al Qaïda sont financés principalement par le prince saoudien Bandar Ben Sultan (secrétaire général du Conseil de sécurité nationale et chef des renseignements généraux d’Arabie saoudite) qui adopte une politique régionale indépendante de ses frères et ses cousins. Ce chef des renseignements saoudiens, est derrière le financement des groupes djihadistes en Afghanistan, en Syrie, au Liban, en Egypte, au nord de l’Afrique. Il a noté en outre dans ce livre que le Qatar, grand partenaire commercial et politique de la France, est impliqué par le financement, voire l’armement des groupes islamistes combattant en Afrique contre l’armée française. Pour camoufler et faire passer le soutien logistique et entraîner les groupes djihadistes. L’Arabie saoudite a un rôle dans le financement et l’entraînement des groupes extrémistes, particulièrement au nord de l’Afrique, voire en Algérie. Anna Marie Lisa, présidente honoraire du Sénat belge, accuse, quant à elle, ouvertement l’Arabie Saoudite «d’œuvrer à déstabiliser volontairement les frontières sud de l’Algérie à travers, notamment, le financement des salafistes et djihadistes". "L’Algérie, et par le rapt de ses diplomates à Gao, paye pour avoir combattu le terrorisme durant les années 1990», selon elle. "Les auteurs du rapt se sont, en particulier, attaqués au symbole de l’Algérie, en la personne des diplomates enlevés», explique-t-elle. Eric Denussy, directeur du Centre français de recherches sur le terrorisme, et ancien officier des services secrets, tire la sonnette d’alarme : "La situation est très grave. L’Algérie est considérée par le Qatar et l’Arabie Saoudite, et par l’alliance entre les USA et les Frères musulmans, comme le domino qui n’est pas tombé et qui doit tomber, coûte que coûte." Il accuse l’Otan d’avoir reconfiguré le terrorisme dans la région du Sahel, avec l’intervention militaire engagée dans ce pays.

6- La diplomatie algérienne semble frileuse face à cette ingérence

Pendant que cette monarchie attise le feu à Ghardaïa et le Qatar chasse dans les parts du marché gazier de l’Algérie en Italie, la diplomatie algérienne fait comme si de rien n’était. Ainsi le 26 février dernier le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah et l'ambassadeur du Royaume d'Arabie saoudite à Alger, Mahmoud Ben Hussein Kattane qui lui a rendu une visite de courtoisie au siège du Conseil, ont souligné la nécessité de consolider les relations de coopération bilatérales dans divers domaines. Les deux parties ont salué le niveau des relations politiques entre les deux pays frères exprimant le souhait que la dynamique de la coopération économique et commerciale puisse traduire le niveau de leurs relations politiques confirme un communiqué du Conseil de la nation. Plusieurs questions d'intérêt commun ont été évoquées, à cette occasion, notamment le rôle des deux pays dans le contexte des évènements survenus dans la région arabe et l'instabilité qui y règne ainsi que la nécessaire coordination des efforts des deux pays, de par leur importance et leur influence et ce en faveur de la stabilité de la cohésion de la région arabe.

Plus grave, alors que l'Algérie était en ébullition durant la période électorale, avec le chaos provoqué par la nouvelle candidature de Bouteflika, les dirigeants du Koweït estiment que, néanmoins, Alger reste le meilleur intermédiaire pour tenter de désamorcer la guéguerre qui oppose Riyad et Doha. L’Algérie a été sollicitée pour user de ses bons offices en vue de régler le différend inter-monarchiques qui oppose le Qatar à trois autres pays du Golfe, l’Arabie saoudite, Bahreïn et les Emirats Arabes Unis. Une demande en ce sens a été adressée par le Koweït, Président en exercice du Conseil de Coopération du Golfe, lors d’une visite d’un émissaire koweitien qui a rencontré le premier ministre algérien Abdelmalek Sellal. Il semble que le choix s’est porté sur l’Algérie en raison du fait que ce pays entretient de bonnes relations avec l’ensemble du Conseil de Coopération du Golfe, y compris le Qatar. Par ailleurs l’Algérie est reconnue pour sa capacité à conduire ce genre de diplomatie dans la plus grande discrétion. Rappelons que L’Arabie saoudite, les Emirats Arabes Unis et le Bahreïn ont rappelé leurs ambassadeurs de Doha, début mars, en guise de protestation contre le soutien apporté par le Qatar aux Frères Musulmans. Puis le Royaume saoudien a inscrit la Confrérie sur la liste des organisations terroristes; une décision qui apparaît comme une grande opération de blanchissement des turpitudes saoudiennes. Pour Riyad, dans la perspective d’une réconciliation avec Barack Obama, il s’agit de se dédouaner d’un soutien si indéfectiblement accordé à la nébuleuse du djihadisme erratique. Cela depuis son apparition dans la décennie 1980 lors de la guerre anti-soviétique d’Afghanistan.

L'Arabie Saoudite veut importer des domestiques algériennes

Rabah Reghis, consultant et économiste pétrolier Pour le MATIN

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