La polémique qui enfle sur les réseaux sociaux suite à la présence des deux piliers de la chanson Kabyle, Idir et Ait Manguellet, à une cérémonie de l'ONDA présidée par le premier ministre, Abdelmalek Sellal, n'a pas laissé indifférent le leader du mouvement séparatiste revendiquant«l'indépendance de la Kabylie» , Ferhat Mehenni a réagi dans un communiqué rendu public sur le site électronique Siwel, dont Kabylie News reproduit le texte intégral .
La toile militante s’est soudainement enflammée ce 24/05/2016 pour s’acharner sur deux grands artistes kabyles Idir et Ait Menguellet,qui seraient coupables de s’être fait piéger par le représentant du régime colonial algérien, Abdelmalek Sellal. L’invitation de ce dernier à nombre d’artistes kabyles n’était pas innocente. Visiblement, elle a atteint son objectif.
Je suis personnellement peiné par cette levée de boucliers contre eux et invite instamment tous ceux qui nourrissent cette polémique au moins à la retenue.
Le lynchage politique dont ils sont victimes depuis deux jours est exactement celui attendu par ceux-là mêmes qui leur ont tendu ce guet-apens. En amenant de grandes figures kabyles à des postures faisant croire à une allégeance au régime criminel algérien, il les détache de leur société qui les assimile à ceux qu’elle combat. En les rejetant, la Kabylie perd des femmes et des hommes de qualité dont elle a grandement besoin pour ses prochaines batailles.Elle se désarme elle-même.En a-t-elle le droit ?
Il est vrai que l’idéal aurait été de ne pas répondre à cette invitation pour le moins suspecte. Le pouvoir algérien n’avait pas besoin de leur présence pour défendre les droits d’auteurs qui, jusqu’ici et par sa faute, étaient livrés au piratage le plus éhonté. Il pouvait parfaitement y mettre de l’ordre sans avoir à convoquer un seul artiste. C’était non seulement de ses prérogatives d’assainir le climat de l’édition et de l’audio-diffusion mais de son devoir ! Le pouvoir en est le premier responsable.
Le scénario tel qu’il a été exécuté montre bien qu’il y avait complot, surtout contre Idir. Ait Menguellet est victime d’un traquenard similaire qui date de 1999.
Aujourd’hui, en essayant de couper les artistes kabyles de leur base populaire, c’est la Kabylie qu’il cherche à priver de ses porte-voix. C’est le combat de la Kabylie qu’il cherche à affaiblir, à isole.En effet, on peut parier que s’il n’y avait pas de combat pour l’autodétermination du peuple kabyle, si le MAK et l’Anavad n’existaient pas, ces artistes n’auraient jamais été invités à une rencontre comme celle du 23/05/2016 à l’ONDA.Jamais !
Devant une situation aussi grave, je lance un appel aux internautes kabyles à refuser les réactions émotives et ne pas insulter l’avenir.
J’invite Idir et Ait Menguellet à une rencontre fraternelle pour prendre un café avec moi. La Kabylie a besoin de tous ses enfants, surtout ceux qui enrichissent son patrimoine culturel et contribuent à son rayonnement international.
Exil le 25/05/2019
Ferhat Mehenni
Lire : La présence d'Idir et Ait Menguellet affole les réseaux sociaux
IDIR ET AIT MENGUELLET
REACTION DE FERHAT MEHENNI
La toile militante s’est soudainement enflammée ce 24/05/2016 pour s’acharner sur deux grands artistes kabyles Idir et Ait Menguellet,qui seraient coupables de s’être fait piéger par le représentant du régime colonial algérien, Abdelmalek Sellal. L’invitation de ce dernier à nombre d’artistes kabyles n’était pas innocente. Visiblement, elle a atteint son objectif.
Je suis personnellement peiné par cette levée de boucliers contre eux et invite instamment tous ceux qui nourrissent cette polémique au moins à la retenue.
Le lynchage politique dont ils sont victimes depuis deux jours est exactement celui attendu par ceux-là mêmes qui leur ont tendu ce guet-apens. En amenant de grandes figures kabyles à des postures faisant croire à une allégeance au régime criminel algérien, il les détache de leur société qui les assimile à ceux qu’elle combat. En les rejetant, la Kabylie perd des femmes et des hommes de qualité dont elle a grandement besoin pour ses prochaines batailles.Elle se désarme elle-même.En a-t-elle le droit ?
Il est vrai que l’idéal aurait été de ne pas répondre à cette invitation pour le moins suspecte. Le pouvoir algérien n’avait pas besoin de leur présence pour défendre les droits d’auteurs qui, jusqu’ici et par sa faute, étaient livrés au piratage le plus éhonté. Il pouvait parfaitement y mettre de l’ordre sans avoir à convoquer un seul artiste. C’était non seulement de ses prérogatives d’assainir le climat de l’édition et de l’audio-diffusion mais de son devoir ! Le pouvoir en est le premier responsable.
Le scénario tel qu’il a été exécuté montre bien qu’il y avait complot, surtout contre Idir. Ait Menguellet est victime d’un traquenard similaire qui date de 1999.
Aujourd’hui, en essayant de couper les artistes kabyles de leur base populaire, c’est la Kabylie qu’il cherche à priver de ses porte-voix. C’est le combat de la Kabylie qu’il cherche à affaiblir, à isole.En effet, on peut parier que s’il n’y avait pas de combat pour l’autodétermination du peuple kabyle, si le MAK et l’Anavad n’existaient pas, ces artistes n’auraient jamais été invités à une rencontre comme celle du 23/05/2016 à l’ONDA.Jamais !
Devant une situation aussi grave, je lance un appel aux internautes kabyles à refuser les réactions émotives et ne pas insulter l’avenir.
J’invite Idir et Ait Menguellet à une rencontre fraternelle pour prendre un café avec moi. La Kabylie a besoin de tous ses enfants, surtout ceux qui enrichissent son patrimoine culturel et contribuent à son rayonnement international.
Exil le 25/05/2019
Ferhat Mehenni