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Un enfant égorgé à Alger : une société fataliste !

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Comme c’est triste de parler au passé, d’un enfant, à qui on promettait tout l’avenir!



Un petit garçon est mort hier soir égorgé! Un crime macabre qui vient ébranler le silence précaire de cette ville d’El Hamiz. Cinq ans, un demi-cercle tranchant, une vie volée! Cinq petits tours autour du soleil, puis s’en va s’installer définitivement parmi les étoiles et poser sur nous un regard éternel. Ce crime retentissant vient nous rappeler que nos enfants sont la nouvelle cible des chasseurs de sourires.

L’assassin, un forcené de 34 ans, avait acheté un couteau, prit l’enfant qui jouait à coté de la maison et lui trancha la gorge! Comme ça, froidement et sans hésitation, laissant le petit baigner dans son sang! Sa famille, ses amis, les voisins et la ville tout entière sont sous le choc. Le garçon dont on a tû le nom, est le dernier d’une longue série de meurtres et de kidnappings dont le pays est sujet ces dernières années.

Il y a eu certains dénouements plus ou moins heureux, mais surtout des fins malheureuses, tristes ou macabres. S’ils ne meurent pas, ces enfants gardent des séquelles indélébiles, de violence, de viols ou de maltraitances. Leurs vies ressemblent plus à une tragédie, parce qu’ils passent progressivement du statut de victime à celui de coupable, surtout pour les filles. Les fugues, la drogue et la prostitution pour les plus chanceux, le suicide pour les autres.

Fous, malades, psychopathes ou truands, nos enfants tombent sous leurs armes, dans une sorte d’indifférence collective qui dépasse l’entendement! C’est que le pays à apprit à apprivoiser la mort, à banaliser la violence, et à vivre avec. La vie chez nous devient «sous coté» et son cours est mal apprécier! Fatalistes comme jacques, nous acceptons que «tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là-haut» et puisqu’on est «soumis à une destinée inexorable et insondable» que peut-on faire de plus, sinon prier pour leurs âmes et celles qui suivront.

La résignation, nous savons en jouer comme d’autres jouent du pipo, et la violence des années de plomb à fait de nous des êtres apathiques. Là ou cet événement aurait soulevé l’indignation et la colère, il ne provoque chez nous que de l’empathie pour les victimes, tout au plus. Là ou ça aurait fait la une des journaux, enflammé les débats, alerté les sociologues et mobilisé les services de l’état, ça ne passe que dans les rubriques des faits divers.

La léthargie de la conscience est le premier stade qui conduit à la mort de l’esprit.

Qui se souvient des quatre enfants scouts, tués un premier novembre 1994, par une bombe artisanale au cimetière Sidi Ali à Mostaganem? Qui se souvient de ces images insupportables de ces innocents arborant fièrement les couleurs de leur pays, et hissant son drapeau? La déflagration retentit encore en moi et le souvenir refoulé de cette période me hante comme il habite des millions d’algériens. Nous devons nous servir de cela, pour qu’aucun de nos enfants, ne soient le souffre-douleur d’un fanatique, d’un forcené ou d’un pédophile.

Il est des sujets, comme celui-ci qui nécessitent un investissement et des efforts, afin de diagnostiquer les sources du mal et les combattre efficacement.

Un rapport de Child Rights International Network (CRIN) vient de classer l’Algérie 169ème place mondiale sur la capacité des enfants à faire valoir leurs droit auprès des institutions compétentes. Peut être devrions nous commencer par regarder de plus près, ce genre d’études qui nous remettent à notre vrai place dans l’échiquier mondial. Travailler avec les enfants, améliorer leurs situations, prendre en charge leurs préoccupations pour aspirer un jour à une société saine et dotée d’institutions, qui œuvrent pour le bien de ses gosses. Ne laissons pas ce meurtre passer sous silence -ou pire- rejoindre l’oubli et l’ordinaire. Faisant de lui un départ, pour que jamais plus un de nos enfants ne perde la vie dans l’indifférence.

Une dernière chose, les enfants scouts de Mostaganem avait des noms. Ils s’appelaient : Mohamed Chawki Ayachi (7 ans), Mehdi Boualem (9 ans), Mohamed Hachelaf (8 ans) et Abdallah Chouarfia (12 ans).


Habib Khalil Pour le Matin DZ


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