Khaled Nezzar, général janvieriste en retraite et ex-ministre de la défense nationale, revient dans une interview accordée au site de son fils, Algériepatriotique, sur les déclaration qu'il a fait après l'enterrement du chef historique et leader politique, Hocine Ait ahmed, ainsi que l'épisode de l'arrêt du processus électoral.
Le général à la retraite revient sur la proposition d'occuper le poste de chef de l'Etat faite au défunt Hocine Ait Ahmed après l'arrêt du processus électoral, une proposition qu'il nie avoir prononcé «J'ai parlé pour corriger une erreur de l'histoire, un point c'est tout. Les vidéos qui ont été sorties des archives, je ne les ai pas vues avant. Je tiens à dire, quitte à me répéter, que je n'ai à aucun moment proposé à Aït Ahmed de présider quoi que ce soit. A ce jour, je n’ai eu à parler que des rencontres officielles avec certaines personnalités politiques ou d’autres organismes. Je n’ai jamais parlé de mes rencontres avec les moudjahidine des Wilayas historiques. Considérant que Hocine Aït Ahmed était du même podium, je l’ai rencontré en aparté. Cela s’est passé dès que j’ai compris que le président Chadli allait partir. Alors que tous les moudjahidine avaient répondu présent à mon appel, il n’en fut pas de même de feu Aït Ahmed. Voilà, textuellement, les souvenirs de ses propos que je rapporte dans le livre L’armée face à la désinformation,paru en 2002. C’est sous un chapitre intitulé «Aït Ahmed ou le paradoxe démocratique» que j’ai consigné ces souvenirs : «Dans les circonstances où nous vivions, il était utile de prendre l’avis de tous les acteurs politiques à même d’exercer une influence bénéfique sur le cours des choses.» Plus loin, j’écrivais : «Après le premier tour des élections législatives, les bruits les plus divers circulaient à Alger. Ce qu’envisageait de faire Chadli et qu’il allait faire quelques jours plus tard, beaucoup de gens l’extrapolaient. Voulant avoir l’avis d’Aït Ahmed, seul historique de grande notoriété nationale, je lui ai demandé : «Que pensez-vous d’un arrêt éventuel du processus électoral ?» Il me répondit : «La démocratie est un plus», puis, il ajouta : «Après tout, il y a un Président. Il peut dissoudre la prochaine Assemblée et appeler à de nouvelles élections.» J’ai été sidéré de voir cet homme politique, réputé clairvoyant et avisé, ignorer la nature du mouvement intégriste, sa détermination et ses moyens, et ne pas tenir compte de l’effondrement du président de la République, démissionnaire en sursis pratiquement depuis la tragédie d’octobre 1988, ballotté et incertain dans la tempête. La situation n’obéissait pas aux règles du puzzle qui requièrent patience et sagacité. L’approche mécaniste d’Aït Ahmed évacuait l’essentiel. Pour moi et pour ceux de ma génération, Aït Ahmed était un grand d’Algérie. L’Organisation spéciale, ancêtre de l’ALN, dont il fut le chef à un moment crucial, était la matrice où furent élaborés les outils qui façonnèrent le 1er Novembre. Cet homme avait mené un deuxième combat et il s’y était engagé à corps perdu. Ses idées lui avaient valu l’emprisonnement, les angoisses du couloir de la mort et les avanies de l’exil. Je n’ai jamais été en position de porter un jugement sur ses idées politiques. La situation dans laquelle se fourvoyait le pays était, sans aucun doute, le fruit des errements qu’il avait toujours dénoncés. Dans le même chapitre consacré à Aït Ahmed, j’ai écrit que je m’étais aperçu, alors, «avec une terrible acuité», que j’étais, comme on dit, «loin du compte». J’étais stupéfait de le voir étranger à la réalité. Il parlait de la démocratie dans l’absolu. De toute façon, les relations que j’ai eues avec feu Aït Ahmed ne peuvent être bien comprises qu’à travers une grille de lecture politique. D’abord, nul n’ignorait que feu Hocine Aït Ahmed ne voulait pas accéder au pouvoir par la cooptation. Ensuite, feu Aït Ahmed lui-même était opposé à l’arrêt du processus électoral, donc il ne pouvait qu’être opposé à un dispositif de transition. Enfin, je n’ai eu à contester l’authenticité de la proposition qui aurait été faite à feu Aït Ahmed que parce qu’elle ne correspond pas à la vérité historique. Si cela avait été vrai, qu’est-ce que cela pouvait-il avoir de choquant, compte tenu de son cursus historique et de sa compétence ?»
Khaled Nezzar a commenté la restructuration du DRS, une restructuration qu'il salue «Le président Bouteflika a entamé une restructuration des services de renseignement et je trouve cette restructuration, à laquelle j’ai toujours appelé, judicieuse et salutaire. Le Président vient de prendre une décision de haute importance pour la sécurité nationale. Non seulement il l’a mise à l’abri, mais, de surcroît, l’a renforcée en lui fixant les missions nécessaires à la coordination de l’ensemble de ces services ainsi que des institutions en charge des affaires de sécurité. La coordination est une, qu’elle soit directe ou indirecte ; l’essentiel est qu’elle est là et que c’est par elle que se fera la collecte ainsi que l’analyse du renseignement. Sans quoi, point d’efficacité. Je suis persuadé que le souci de notre sécurité nationale et l’ensemble des paramètres qui y concourent sauront être pris en charge, à l’avenir, par le président de la République. C’est à ce prix que nous traverserons cette période marquante de notre histoire.»
L'ex-ministre de la défense, accuse Echorouk d'avoir déformé ses dires, un journal qu'il épingle comme pro-islamiste, porte parole des frères musulmans en Algérie, qui cherche le sensational et le buzz. Khaled Nezzar a par ailleurs rappelé ses positions par rapport à la polémique qui enfle sur la responsabilité des assassinats et des tortures qui ont eu lieu après octobre 1988 et durant la décennie noire.
Le général à la retraite revient sur la proposition d'occuper le poste de chef de l'Etat faite au défunt Hocine Ait Ahmed après l'arrêt du processus électoral, une proposition qu'il nie avoir prononcé «J'ai parlé pour corriger une erreur de l'histoire, un point c'est tout. Les vidéos qui ont été sorties des archives, je ne les ai pas vues avant. Je tiens à dire, quitte à me répéter, que je n'ai à aucun moment proposé à Aït Ahmed de présider quoi que ce soit. A ce jour, je n’ai eu à parler que des rencontres officielles avec certaines personnalités politiques ou d’autres organismes. Je n’ai jamais parlé de mes rencontres avec les moudjahidine des Wilayas historiques. Considérant que Hocine Aït Ahmed était du même podium, je l’ai rencontré en aparté. Cela s’est passé dès que j’ai compris que le président Chadli allait partir. Alors que tous les moudjahidine avaient répondu présent à mon appel, il n’en fut pas de même de feu Aït Ahmed. Voilà, textuellement, les souvenirs de ses propos que je rapporte dans le livre L’armée face à la désinformation,paru en 2002. C’est sous un chapitre intitulé «Aït Ahmed ou le paradoxe démocratique» que j’ai consigné ces souvenirs : «Dans les circonstances où nous vivions, il était utile de prendre l’avis de tous les acteurs politiques à même d’exercer une influence bénéfique sur le cours des choses.» Plus loin, j’écrivais : «Après le premier tour des élections législatives, les bruits les plus divers circulaient à Alger. Ce qu’envisageait de faire Chadli et qu’il allait faire quelques jours plus tard, beaucoup de gens l’extrapolaient. Voulant avoir l’avis d’Aït Ahmed, seul historique de grande notoriété nationale, je lui ai demandé : «Que pensez-vous d’un arrêt éventuel du processus électoral ?» Il me répondit : «La démocratie est un plus», puis, il ajouta : «Après tout, il y a un Président. Il peut dissoudre la prochaine Assemblée et appeler à de nouvelles élections.» J’ai été sidéré de voir cet homme politique, réputé clairvoyant et avisé, ignorer la nature du mouvement intégriste, sa détermination et ses moyens, et ne pas tenir compte de l’effondrement du président de la République, démissionnaire en sursis pratiquement depuis la tragédie d’octobre 1988, ballotté et incertain dans la tempête. La situation n’obéissait pas aux règles du puzzle qui requièrent patience et sagacité. L’approche mécaniste d’Aït Ahmed évacuait l’essentiel. Pour moi et pour ceux de ma génération, Aït Ahmed était un grand d’Algérie. L’Organisation spéciale, ancêtre de l’ALN, dont il fut le chef à un moment crucial, était la matrice où furent élaborés les outils qui façonnèrent le 1er Novembre. Cet homme avait mené un deuxième combat et il s’y était engagé à corps perdu. Ses idées lui avaient valu l’emprisonnement, les angoisses du couloir de la mort et les avanies de l’exil. Je n’ai jamais été en position de porter un jugement sur ses idées politiques. La situation dans laquelle se fourvoyait le pays était, sans aucun doute, le fruit des errements qu’il avait toujours dénoncés. Dans le même chapitre consacré à Aït Ahmed, j’ai écrit que je m’étais aperçu, alors, «avec une terrible acuité», que j’étais, comme on dit, «loin du compte». J’étais stupéfait de le voir étranger à la réalité. Il parlait de la démocratie dans l’absolu. De toute façon, les relations que j’ai eues avec feu Aït Ahmed ne peuvent être bien comprises qu’à travers une grille de lecture politique. D’abord, nul n’ignorait que feu Hocine Aït Ahmed ne voulait pas accéder au pouvoir par la cooptation. Ensuite, feu Aït Ahmed lui-même était opposé à l’arrêt du processus électoral, donc il ne pouvait qu’être opposé à un dispositif de transition. Enfin, je n’ai eu à contester l’authenticité de la proposition qui aurait été faite à feu Aït Ahmed que parce qu’elle ne correspond pas à la vérité historique. Si cela avait été vrai, qu’est-ce que cela pouvait-il avoir de choquant, compte tenu de son cursus historique et de sa compétence ?»
Khaled Nezzar a commenté la restructuration du DRS, une restructuration qu'il salue «Le président Bouteflika a entamé une restructuration des services de renseignement et je trouve cette restructuration, à laquelle j’ai toujours appelé, judicieuse et salutaire. Le Président vient de prendre une décision de haute importance pour la sécurité nationale. Non seulement il l’a mise à l’abri, mais, de surcroît, l’a renforcée en lui fixant les missions nécessaires à la coordination de l’ensemble de ces services ainsi que des institutions en charge des affaires de sécurité. La coordination est une, qu’elle soit directe ou indirecte ; l’essentiel est qu’elle est là et que c’est par elle que se fera la collecte ainsi que l’analyse du renseignement. Sans quoi, point d’efficacité. Je suis persuadé que le souci de notre sécurité nationale et l’ensemble des paramètres qui y concourent sauront être pris en charge, à l’avenir, par le président de la République. C’est à ce prix que nous traverserons cette période marquante de notre histoire.»
L'ex-ministre de la défense, accuse Echorouk d'avoir déformé ses dires, un journal qu'il épingle comme pro-islamiste, porte parole des frères musulmans en Algérie, qui cherche le sensational et le buzz. Khaled Nezzar a par ailleurs rappelé ses positions par rapport à la polémique qui enfle sur la responsabilité des assassinats et des tortures qui ont eu lieu après octobre 1988 et durant la décennie noire.